La dernière étape du déconfinement est annoncée pour le 30 juin, et deux jours plus tard, l’équipe du Delta Festival souhaite organiser l'événement "Ensemble sur les Plages", deux grandes soirées festives réunissant jusqu’à 7500 personnes chaque soir et en format debout.
En théorie, passé cette dernière étape de la fin juin, la limite des 5000 personne est terminée, il n’y aura donc plus de jauge maximale fixée par le gouvernement, mais par contre, les préfets pourront encadrer les grands événements en fonction de la situation sanitaire locale.
En début d’année, la Ministre de la Culture se voulait prudente en annonçant des festivals jusqu’à 5000 personnes cet été, et uniquement en format assis. Il y a quelques semaines, elle a assoupli ce protocole, déclarant désormais qu’un public debout pourrait être accueilli dans les festivals à raison d’une surface de 4m² par spectateur, sans préciser le mode de calcul et de répartition de ces spectateurs.
« Le fait que l’on voit que les chiffres sont dans une bonne dynamique nous pousse à y aller. Si on a de bons chiffres debut juillet, il n’y a aucune raison qu’on ne puisse pas le faire avec 7500 personnes réparties du 30.000m². » souligne Olivier Ledot, le président de l’association qui organise ce festival.
« Ce sera à la discrétion du préfet région de définir les jauges maximales pour les festivals cet été. Mais nous on a confiance dans la parole publique. Le Président de la République s’est adressé à la jeunesse. » explique Olivier Ledot.
Des réunions ont bien eu lieu ces derniers jours en préfecture entre les autorités et plusieurs organisateurs de festivals. Ce sont les préfets qui reprennent la main sur les protocoles sanitaires des grands événements. A eux de fixer ces nouvelles conditions d’accueil du public, et notamment pour les spectacles debout.
Plusieurs acteurs culturels attendent des clarifications sur le calcul de cette jauge de 4 m² par spectateur : est-ce une simple division de la surface totale qui permettra de connaitre la capacité du lieu? Avec le risque de voir le public entassé devant la scène, ou alors les services de la préfecture trouvent un protocole sanitaire alternatif qui permettrait un compromis évitant les rassemblements compacts et une bulle sanitaire pour chaque spectateur.
D’une manière générale, cette première soirée, si elle est autorisée, sera aussi un test grandeur nature au niveau national. Faute d’avoir pu organiser les concerts tests, Marseille pourrait ainsi avoir la primeur d’un premier grand rassemblement de plus de 5000 personnes en France et surtout en format debout.
Un test qui permettrait aussi aux autres festivals et municipalités d’envisager le reste de l’été. Une dizaine de jours après, la ville de Marseille compte organiser un grand concert gratuit et feu d’artifice sur le Vieux Port pour le 14 juillet. Les années précédentes, ce type de grands rendez-vous rassemblait des dizaines voire des centaines de milliers de personnes.
Ce premier grand rendez-vous festif de l’été testera aussi l’application du pass sanitaire sur un large public. Le festival souhaite commencer tôt dans l’après-midi, dès 16h, cela lui permettra d’éviter un afflux massif du public et de lisser les contrôles sanitaires à l’entrée.
Pour accéder au festival, il faudra donc soit prouver que l’on est vacciné, guéri du covid ou encore que l’on a réalisé un test négatif. L’utilisation de tests antigéniques rapides pourrait compléter le dispositif. Le festival n’exclut pas de travailler avec les autorités sanitaires et des pharmacies pour disposer d’un mini centre de test pour les personnes arrivant sans pass sanitaire.
L’objectif est d’organiser un événement sans personnes contaminées. « Le risque 0 n’existe pas, on accepte ce risque, il faut vivre aussi. Je pense qu’il faut faire la balance bénéfice / risque, et sortir enfin de cette société de la peur. » souligne Olivier Ledot.
Reste la question du respect du port du masque ou de la consommation des boissons qui reste en théorie imposée en format assis. Sur ces questions aussi, ce premier rendez-vous de l’été sera aussi un réel test sur la capacité pour les festivals à s’adapter aux contraintes sanitaires de cette drôle d’époque.
