A quelques heures de l’annonce du reconfinement l’angoisse est palpable pour les vendeurs de jouets. Les dernières semaines avant Noël sont capitales pour leur activité et ils demandent au gouvernement de pouvoir continuer à travailler durant cette période. Ils souhaiteraient être rajoutés à la liste des commerces essentiels qui seront autorisés à rester ouverts durant ce confinement.
« Les jouets sont des produits essentiels pour nos enfants » Jacques Baudoz, PDG de JouéClub.
Il y aura forcément des cadeaux sous le sapin cette année, et les vendeurs de jouets savent que s’ils ne sont pas achetés dans leurs enseignes de proximité, ils le seront soit sur internet soit dans les grandes surfaces.
«On alerte sur un risque fort de distorsion de concurrence de la part des hyper et supermarchés. En Italie et en Suisse, lors du premier confinement, les rayons des jouets étaient fermés.» explique Jacques Baudoz de JouéClub.
Comme lors du premier confinement, cette fermeture des magasins favorisera les vendeurs en ligne.
«On comprend les problématiques de santé, nous respectons scrupuleusement les mesures sanitaires dans nos magasins» explique le président du réseau Joueclub qui s’inquiète également des effets d’une réouverture retardée des enseignes de jouets qui pourrait créer un afflux important de clients courant décembre : ces magasins sont habituellement pris d’assaut avant Noël, décaler leur réouverture pourrait accentuer les problèmes de saturation.
Dans la course aux jouets avant Noël, les enseignes spécialisées ont toujours eu des atouts face à la concurrence. Ce sont les derniers à être en pénurie sur les jouets les plus demandés et ils offrent un conseil difficile à trouver sur internet et dans les grandes surfaces.
« Depuis quelques années, on constate une résilience de notre réseau constitué de coopératives » mais ce n’est pas le cas de toute la profession. Plusieurs enseignes de vendeurs de jouet ont connu une érosion de leurs ventes en magasin ces dernières années. De nombreux magasins ont fermé.
Le secteur emploie encore 20.000 salariés et pèse 1,4Md d’euros en France, mais il est bouleversé par la transition vers le numérique. « Aujourd’hui, le digital représente 10% du C.A. de JouéClub » explique Jacques Baudoz.
Le premier confinement a permis d’accélérer la digitalisation des magasins : désormais, en plus du click and collect et du drive, certaines boutiques proposent elles-mêmes une livraison à domicile des commandes en ligne.
Par la voie de leurs syndicats et des fédérations, les acteurs du jouet on adressé des tribunes à l’Elysée et aux ministres concernés. « Nous les avons sollicité depuis déjà quelques semaines » en espérant avoir été entendu à quelques heures de l’annonce du reconfinement.