Claudia Stavisky réunit une distribution d’exception pour mener de front le combat entre l’art et le politique. L’immense pièce Tableau d’une exécution de l’anglais Howard Barker convoquera notamment David Ayala, Éric Caruso, Philippe Magnan et Christiane Cohendy.
L’énigmatique et singulier Howard Barker est certainement le plus grand des auteurs de théâtre anglo-saxons vivants. Le regard souvent tragique qu’il porte sur le monde n’est pourtant jamais dénué d’une certaine drôlerie, ne serait-ce que dans sa manière de remettre l’art à sa – bonne ? – place.
Dans la terrible et belle Venise de la Renaissance dans laquelle se situe ce Tableau d’une exécution, commande est faite par le doge Urgentino à la peintre Galactia d’un tableau monumental célébrant la bataille navale de Lépante et portant haut la victoire de l’État vénitien sur l’Empire ottoman. L’intrépide et fougueuse Galactia conduisant ses affaires dans l’art comme dans la vie, en refusant toute concession, décide – quelle drôle d’idée – de peindre la vérité de la guerre : ses chairs mortes et ses corps à vif. Est-ce par goût de la provocation ou bien par orgueilleuse intégrité que Galactia choisira l’art plutôt que la politique, la réalité plutôt que la fiction ? Toujours est-il qu’elle finira par croupir dans une geôle de la République de Venise... Comme quoi ces bobos d’artistes, même en ce temps-là, n’avaient qu’à bien se tenir !