Un concert de clôture unique à La Fiesta

Dimanche 30 octobre 2011, c'est un grand jour à Marseille, non pas à cause du changement d'heure mais grâce à la soirée de clôture de la Fiesta des Suds. Tout Marseille s'est déplacé un dimanche soir (un bel exploit) pour se rendre au Dock des Suds assister à la soirée événement de la Fiesta, Another Honest Jon's Chop Up. Cette création originale initiée par Damon Albarn se présentait comme l'événement à ne pas manquer au regard du nombre impressionnant d'artistes à l'affiche : le batteur épatant Tony Allen co-créateur de l'afrobeat, Flea le bassiste des Red Hot Chili Peppers, la fanfare démentielle Hypnotic Brass Ensemble ainsi que la chanteuse Fatoumata Diawara et le Dj de Chicago Theo Parrish. Les superlatifs ne manquent pas pour décrire le concept. Annoncé comme un concert unique brassant le rock, la pop, l'électro, la musique africaine et la funk, le projet, à l'image du festival, tombait à point nommé pour célébrer la 20ème édition de la Fiesta. Sauf que... Avec les meilleurs ingrédients, on ne fait pas forcément la meilleure recette.

21h15, coup d'envoi de la soirée. Après une brève présentation du projet, Demon Albarn laisse la place à Fatoumata Diawara qui chante quelques morceaux. Sa voix est limpide et son énergie débordante. On se réchauffe peu à peu. Flea fait une apparition plutôt rapide puis vient le tour de la fanfare de Chicago Hypnotic Brass Ensemble. Là, on est carrément chaud. Cette formation hors pair, composée de 8 cuivres et une batterie dégage une force impressionnante sur scène. Ils mixent avec brio le jazz, la soul, la funk et le hip hop pour un live détonnant. Mais on à peine le temps d'apprécier le show que déjà la fanfare quitte la scène. Car plutôt que de jouer tous ensemble sur scène, les invités de cette soirée jouent chacun à leur tour et se donnent le relai ! Drôle de concept, un peu décevant, il faut bien l'avouer. La formule eût été bien plus remarquable si les artistes avaient joué ensemble. C'est tout juste s'il a été possible d'apprécier la prestation de Tony Allen ou de Damon Albarn venu chanter et composer un morceau au piano. 22h45, après une heure et demi de live bien chronométré, le concert touche à sa fin et la déception peut se lire sur les visages. Un morceau de rappel vient heureusement combler l'amertume ambiante. En tout, 15 minutes de supplément portés par Fatoumata Diawara qui, comme le public, ne semblait pas vouloir quitter le Dock.

Linda Mouffek
Photos : JB Fontana

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