« Le point de départ est ma rencontre avec l’œuvre de l’artiste lettone-américaine Vija Celmins, dont j’ai visité la rétrospective au Met Breuer à New York en 2019. Ça a été à la fois un choc et un soulagement de découvrir que je partageais des gestes, une manière de faire, avec une artiste née en 1936 dont je ne connaissais pas le travail. Parmi ses œuvres, il y a To Fix the Image in Memory (1977-82), composée de pierres trouvées et de leurs doubles en bronze peint. Passé les premières minutes de comparaison formelle, je me suis trouvé happé par ces objets comme s’ils contenaient « les réponses muettes à des questions essentielles ». Une sensation proche de celle que l’on éprouve devant un coucher de soleil, un ciel étoilé ou quelqu’un·e qui danse sans autre but que danser.
Alors je me suis demandé : jusqu’où va ce corps que l’on croit simplement présent ? Jusqu’où s’étendent ses biographies, ses gestes transmis, ses filiations effacées ? Dans le cas de Celmins, quelque chose se rejoue de l’histoire de la représentation. Mais en danse, il s’agit d’autre chose. Qu’est-ce qu’un « objet trouvé » en danse ? Qu’est-ce qui se tapit dans une forme ? »
– Rémy Hériter, entretien avec Wilson Le Personnic, mai 2025.
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Spectacle - danse contemporaine
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