Un homme sans titre

C’est en lisant Misère de la Kabylie d’Albert Camus que Xavier Le Clerc a su ce qu’il devait à son père : la pauvreté d’une jeunesse sans horizon, l’exil en France où il est engagé comme ouvrier métallurgiste dans une usine du Calvados, le travail qui lamine, le racisme, les humiliations, la vie sans faire de bruit, tête baissée. Dans un seul en scène saisissant signé Jean-Louis Martinelli, Mounir Margoum raconte avec délicatesse le parcours de cet homme « qui s’est déraciné pour que ses enfants s’enracinent. » Le témoignage est bouleversant et nous cueille de bout en bout. L’émancipation a parfois un goût amer.