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Marcel Kanche l'interview

Marcel Kanche était en concert au Festival marseillais Avec le temps : rencontre.

Publié par Redac . le 19/03/2013 - Modifié le 03/09/13 15:24
Marcel Kanche l'interview

Votre expérience professionnelle dans le domaine artistique est époustouflante, pourquoi choisir de rester dans l'ombre lorsqu'on peut facilement acquérir le statut de "pointure" ?

C'est de l'ombre que l'on perçoit le mieux la lumière & la lumière parfois brûle.
 

Vous avez partagé la scène avec de nombreux artistes, quel est votre meilleur souvenir ?

Lors d'un de mes concerts où j'invitais Alain Bashung à la boule noire à Paris. Le plus bel instant suspendu. J'en rêve encore.
 

Vous avez écrit et vous écrivez toujours énormément pour les autres, notamment Alain Bashung avec qui vous avez partagé de nombreux moments de complicité, qu'est-ce que cela vous apporte ?

Avec Alain B. La relation prit une autre voie que celle d'un travail en commun. Une voie peut-être fraternelle. C'est pour lui que j'ai écrit le plus, sa voix & son phrasé m'inspiraient. J'écrivais pour lui mieux que pour moi même. Ses textes sont devenus miens. Il n'a jamais pris un de mes textes pour ses albums. C'était devenu un jeu. Je n'écris pas énormément. Il me faut un déclic chez l'interprète. Un désir, une envie. Une rencontre.
 
Vous avez tissé des liens très forts avec Mathieu Chedid, qu'est-ce qui vous plait chez cet artiste ?

Je l'ai connu il y a une quinzaine d'années. Nous nous sommes aimés sur un quiproquo où je lui parlais d'un chanteur entendu la veille dont la voix maniérée me posait question. C'était lui.

Nous sommes très différents. Sur ces différences une relation forte s'est construite. Peut-être suis-je un repère d'argile pour lui. Un re-père. J'éprouve une grande affection pour lui. Même si artistiquement je peux être en désaccord.

Votre carrière solo s'est dessinée peu à peu après de nombreuses expériences au sein de groupes, notamment avec "Le Département", ce changement vous a-t-il affecté musicalement ?

Non au contraire cette solitude me fut salutaire & continue de l'être.
 

Vigiles de l'aube, votre dernier opus a un ton beaucoup plus grave et obscur que Dog Songe, pourquoi avoir choisi cette orientation plus noire ?

Votre question m'étonne, j'étais persuadé du contraire. Je dois ré-écouter. Dans tous les cas je suis un mélancolique romantique. Après c'est une question d'angle.

La feuille qui tombe de l'arbre en automne peut en déprimer certains. Je considère qu'en tombant elle nourrit la terre, alimente le compost. C'est cet ensemble qui m'intéresse. Donc : Habiter d'une certaine mélancolie mais pas déprimé. D'ailleurs dans ce dernier album on trouve, parmi les chœurs, la voix particulière d'Amandine Bourgeois.

Que pensez-vous de sa participation à l'Eurovision en tant que symbole de la France ?

Amandine Bourgeois ? Vous devez faire erreur. Je ne connais pas cette personne. Mon choeur préféré sur la plupart de mes albums est la voix de ma femme Isabelle K.

Vous vous produirez sur la scène de l'Espace Julien à Marseille, le 21 mars dans le cadre du festival "Avec le temps", pouvez-vous nous donner un avant-goût de ce concert ?

Il s'agit d'une proposition sur des chansons de Léo Ferré  avec l'aval de Marie Ferré.  Chansons que nous nous sommes appropriés parfois en changeant la partition (Pas le texte) avec le I Overdrive trio.

Bruno Tocanne à la batterie. Remi Gaudillat à la trompette & Philippe Gordiani à la guitare électrique (Trés électrique). Une proposition que L Ferré aurait sans doute aimé. Ce qui n'est pas le cas pour certains conservateurs nostalgiques de l'oeuvre de Léo F. Nous avons essayé de donner un éclairage nouveau, dépouillé du lyrisme parfois exacerbé de Léo. Nous avons creusé & tenté de trouver l'os. Marie F nous à d'ailleurs offert un inédit "Le chemin d'enfer". Ici nous tentons de tutoyer Ferré avec respect sans être dans l'hommage de l'élève au maitre.  "Ni dieux ni maitre".

Photo: Olivier Longuet

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