Avec cette 3e danse, les deux danseurs chorégraphes se concentrent entièrement sur un des propos clé de leur précédente création, celui du couple, et plus précisément de leur couple.
Avec passion et humour, ils exposent sans fards, au sens propre comme au figuré, leurs intimités et soulignent les paradoxes de cette relation. « Dis-moi que tu m’aimes », « Please tell me you love me », Niv et Oren nous interpellent et nous questionnent :
Aime t’on l’autre, pour, ou parce qu’il nous aime ? La relation est-elle créatrice ou destructrice ? Mène-t-elle inéluctablement à une négation de l’individu aux dépends du couple, à une dépendance de l’un pour l’autre ? Comment suivre son propre chemin en étant deux aux commandes ?
Sans véritablement offrir de réponses mais toujours avec sincérité, les deux artistes nous offrent la vérité de leur propre relation et poussent le spectateur à se questionner sur ses attentes personnelles.
Comme dans la vie, cette danse simple en apparence nous semble proche. Elle est faite de marche, de courses et de chutes. Ils se relèvent, se séparent et se retrouvent, s’affrontent avant de se soutenir mutuellement. Sans voyeurisme, les deux artistes mettent en avant l’aspect parfois grotesque de l’intime, les manies et les travers du couple, ceux que seul l’ater ego connaît. Tout est ici exposé avec beaucoup d’honnêteté mais aussi une pointe de cynisme.
Eurythmics, Alphaville et autres titres des années passées constituent la bande son de cette pièce et de leur souvenirs Tout comme leur œuvre précédente, la présentation au public est quadri-frontale et permet ainsi de prendre les spectateurs à témoins, de les interpeller ; les danseurs sont plongés physiquement au cœur public. Les scènes de « Third Dance » sont parfois directes, brutales mais finalement tout cela est-il vraiment « sérieux » ?
Par Didier Philispart et Noémie Roudaut