Ne vous fiez pas au titre. Le jour où Nina Simone a cessé de chanter est en fait le jour où le père de Noun s’est éteint. Le soir de ses funérailles, alors que les psalmodies du Coran retentissent, la jeune femme coupe le son et s’enferme dans la chambre mortuaire pour lui dire tout ce qu’elle a sur le cœur.
Noun, c’est Darina Al Joundi. Comédienne depuis l’âge de huit ans, c’est une enfant de la guerre. Elle a grandi à Beyrouth, sous les bombes. Son père, un écrivain et journaliste syrien assassiné en pleine rue, a voulu en faire une femme libre, sans tabou. Son legs est précieux : le goût de la liberté. Mais lorsque la liberté est impossible, n’est-ce pas un cadeau empoisonné ?
Seule en scène, yeux de braise et robe rouge sang, la comédienne déroule vingt-cinq ans de sa vie. Une vie brisée par le retour de l’ordre religieux, la mort qui rôde et banalise tous les excès.