La nation white trash ne connaît pas de frontière : D’Albuquerque à Glasgow en passant par Johannesburg, partout la nuque longue sévit, le tatouage de chef indien pullule, et la salopette s’encrasse. Le crew Sud-Africain Die Antwoord met brillamment en scène cette diaspora marginale, endossant sa panoplie déglinguée dans des vidéos géniales qui créent l’événement à chacune de leur diffusion, jouant juste ce qu’il faut avec le second degré qui les place en contempteurs avisés de la nation arc-en-ciel. C’est bien de dénonciation qu’il s’agit dans ce cri urbain et ultra-moderne, lancé sur le rythme implacable d’une piste d’auto-tamponneuse, complétant ainsi intelligemment un tableau peu flatteur mais délicieux. Die Antwoord sur scène régurgite un condensé de ses observations assassines et envoie, dans un grand éclat libérateur, la rafale sonique la plus intense qu’il soit donné d’entendre actuellement.