La pièce s'ouvre sur les longues ondulations de la danseuse Maëlle Deral. On peut voir dans cette vibration sans répit une métaphore des vagues, ou comme une lente et inexorable descente vers la folie. Car rapidement le doute s'insinue : ce mot "Abysses" est-il à interpréter au sens propre, c'est-à-dire celui qui désigne les gouffres insondables des océans ? Ou désigne-t'il les zones les plus enfouies de nos pensées ?
Moment clé de la pièce, le danseur Adel El Shafey transformé en pantin est comme actionné par sa partenaire. Le tableau est saisissant. L'éclairage, une douche de lumière qui transperce l'obscurité, nous plonge dans les abîmes.
Finalement cet interprète est-il guidé ou contraint par la danseuse ? Ses pensées dirigent certes ses actes mais est-il le véritable acteur de ses pensées ?
Que ce soit dans le titre ou dans les images chorégraphiques, ces "Abysses" cultivent l'ambiguïté... Vous pouvez les explorer et vous laisser happer au Théâtre de la danse Golovine pendant le OFF d'Avignon jusqu'au 29 juillet !
Noémie ROUDAUT
Photos Didier PHILISPART