C'est la mort dans l'âme que l'équipe de Théâtre Europe va organiser la 17ème édition du festival Un printemps dans les étoiles. Ce sera en effet la toute dernière édition de cet événement pourtant bien installé dans le paysage culturel régional.
Sa directrice, Marie-Hélène Jimenez-Perez, explique "Il y a de moins en moins de financements. Nous sommes passés en cinq ans de 900 000 euros de subventions à 400 000 cette année. Le cirque contemporain coûte assez cher, nous n'avons plus les budgets pour faire venir des professionnels. Nous avons toujours été dans une démarche de professionnalisme et d’excellence que nous ne voulions pas sacrifier et que nous aurions été incapables de maintenir sans de véritables moyens.".
Le piège de la labellisation
En vue de Marseille Provence 2013 Capitale Européenne de la Culture, dont le festival était la seule date varoise, Théâtre Europe a engagé un processus de labellisation "Pôle National des Arts du Cirque". L'équipe pensait qu'avec cette reconnaissance nationale, elle disposerait de plus de moyens et d'ambitions nouvelles. Alors, oui, coté ambitions pas de problème : le label a impliqué davantage de missions, mais coté financement aucune rallonge n'a suivi. Au contraire, depuis 2012, les partenaires institutionnels baissent régulièrement leurs soutiens. En 2015, Théâtre Europe, consciente qu'elle n'avait plus les moyens des engagements du label décide de l'abandonner. La DRAC qui la soutenait bien avant l'obtention du label, a alors cessé de soutenir l'association. Aujourd'hui, la ville se retrouve seule à supporter la quasi-totalité des dépenses du festival.
Un lieu en suspens
Autre problème en vue pour le festival, c'est son lieu d'attache. L'espace des Chapiteaux de la Mer aux Sablettes appartient au port. L'autorisation d'occupation temporaire prend fin 2016 et l'association n'avait aucune certitude de pouvoir y laisser ses chapiteaux.
L'association espère perdurer
Sans le festival, l'association Théâtre Europe ne va pas être dissoute pour autant. "Nous comptons nous réorienter vers le spectacle vivant" explique Marie-Hélène Jimenez-Perez. Les deux derniers salariés vont être licenciés à la fin de l'année, il ne restera plus que des bénévoles mais une passion toujours vivante pour le spectacle de cirque.
Plus d'informations sur l'édition 2016 du festival :