Les nuits américaines du ballet Preljocaj au Grand Théâtre de Provence

Publié par Jean-Baptiste Fontana le 07/11/2017

Deux ans après sa dernière présentation au Grand Théâtre de Provence, cette prestigieuse scène aixoise présentait à nouveau les pièces du Ballet Preljocaj créées pour le New York City Ballet (NYCB).

Ce programme réunissait donc deux oeuvres conçues à seize ans d' intervalle éloignées dans le temps et pourtant pleines de similitudes. (lire ici )

Sur le fond, elles ont en communs de trouver leur propos dans l’histoire américaine et sur la forme la rigueur et la précision des chorégraphies qui sont la marque du ballet aixois.

La première pièce, « Spectral Evidence », créée en 2013, met en scène le procès pour sorcelleries de quatre femmes présentées en opposition à quatre hommes.
Elles, vêtues de blanc, mais aux robes maculées de rouge, aériennes, elles sont libres, éthérées et dansent en élévation. Elles figurent la légèreté, la passion et le chaos créateur.
Eux stricts et habillés de noirs, semblent dénués d’émotions, implacables, rigoureux et froids comme leur gestuelle acérée. Ils incarnent à la fois la justice, l’ordre stérile et la folie des hommes
Entraînés par l’inquiétante musique de John Cage on suit avec émotion les interprétations de danseurs et notamment ce soir-là des duos et solos de Verity Jean et Simon Ripert.
Le décor composé de modules simples en bois qui d’abord éléments d’élévation évoluent tout au long de la pièce pour finalement évoluer en tombeaux avant de porter l’espoir d’une résurrection. Spectral Evidence navigue dans une tension dramatique qui monte crescendo ou plutôt nous entraine dans une longue descente infernale.

La seconde pièce, « La Stravaganza » créée elle en 1997, puise son vocabulaire chorégraphique dans une inspiration moins contemporaine, inspirée en partie par les codes du NYCB, pour mettre en balance deux époques.
Il y est question de l’histoire migratoire et de la création du melting-pot américain mais transposées en la rencontre de différentes époques fantasmées.
Cet ancien et ce nouveau monde se contemplent pour finalement danser ensemble et s’unir dans un émouvant duo.
La richesse de la musique de Vivaldi souligne joliment cette réunion des deux mondes et donne la part belle aux grands ensembles dans cette pièce pour 12 danseurs.

Un programme de danse cohérent qui donne envie de redécouvrir les pièces du répertoire du Ballet Preljocaj.

Reportage de Didier Philispart

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