Gold, Emanuel Gat au Pavillon Noir

Publié par Pauline . le 09/05/2016

Du 02 au 04 mai, le pavillon noir accueillait Emanuel Gat avec sa pièce « Gold » la version 2015 de "The Goldlandbergs", créée en 2013 lors du Festival Montpellier Danse.

Dans cette oeuvre pour 5 danseurs, on retrouve ce qui fait en partie l’identité des créations d’Emanuel Gat. Il y a la gestuelle précise, les variations d’énergie et le choix des costumes puisés dans les vêtements de travail des danseurs comme dans « Organizing Demons ».


Gold est une exploration des rapports humains, on est plongé au cœur de cette interaction groupe / individu. Le chorégraphe tisse sa chorégraphie sur la structure de ce qui pourrait être un milieu familial où chaque être existe dans son individualité bien sûr, mais aussi à travers le collectif.

Ainsi chaque interprète possède sa personnalité, sa gestuelle propre et même un mouvement qui revient quelquefois comme un gimmick tout au long de la pièce. Parfois cette gestuelle est absorbée par l’ensemble, ou encore est reprise par un autre danseur, parfois enfin elle conditionne le mouvement d’un ou de plusieurs partenaires, c’est techniquement et esthétiquement hypnotique.
Ici, les corps s’agglomèrent en une seule entité et là, un danseur utilise le vide laissé par le déplacement d’un autre pour le compléter et remplir son espace aussi petit soit-il pour finalement créer un porté, une interaction là où on ne l’attendait pas.

Chaque individu influence le groupe et comme dans la vie, de ce qui semble être le chaos grandi parfois l’harmonie.

Un mot sur la musique de Glenn Gould, évidemment chargée d’émotion, c’est à la fois un lien émotionnel supplémentaire entre les interprètes et avec le public. De la même façon que E. Gat utilise à merveille l’espace laissé par un corps, l'environnement sonore de la pièce sait aussi jouer des silences de la musique pour les remplacer parfois par la respiration des corps ou encore la mélopée des danseurs qui comme dans une sorte de transe chuchotent et dialoguent en allemand. 

La danse de E. Gat à cela de fascinante qu’elle n’est ni vraiment abstraite ni totalement figurative, elle oscille entre le concret et l’impalpable.
Ainsi il semble que lorsque le chorégraphe nous offre une scène dont l’interprétation nous raccroche à la réalité c’est pour ensuite mieux nous faire perdre pied et nous emporter dans un univers de sensations.

 On ne peut qu’être impressionné par la chorégraphie mais aussi par la maîtrise technique de ces danseurs.


Par Didier Philispart
Crédit photo : Emanuel Gat Dance

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