La projection du docu-fiction religieux "Sacré Coeur" a été annulée ce mercredi 22 octobre au cinéma de la Buzine à Marseille. Ce film met en lumière les apparitions du Christ et de la vierge, au travers de recontitutions et témoignages. Le film devait être projeté une fois par jour durant ces vacances de la Toussaint dans la salle de cinéma de la Buzine, gérée par la Ville de Marseille.
Polémique autour de l'application de la loi de 1905 sur la laïcité
"Un équipement public ne peut accueillir des projections qui, par leur caractère ou leur contenu, soient de nature confessionnelle" se justifie la ville dans un communiqué de presse rappelant son obligation d'appliquer la loi de 1905.
Des arguments qui n'ont pas convaincu les élus de droite et d'extrême droite à Marseille. Martine Vassal regrette une "laïcité à sens unique, dévoyée et qui renie notre histoire". Les élus du Rassemblement National ont également vivement critiqué cette déprogrammation.
Mais c'est du côté des médias d'extrême droite, et notamment parmi le groupe Bolloré que la critique est la plus vive, en médiatisant fortement cette déprogrammation annoncée comme une "censure" et une attaque en règle aux valeurs chrétiennes.
Un film confidentiel boosté par les polémiques
Le groupe Bolloré est parti prenante dans ce film, avec un financement d'un tiers du budget à hauteur de 350.000 euros via sa filiale Canal+ et une importante campagne de promotion sur ses différents canaux: Canal +, CNews, Europe 1 ou encore le JDD.
Car à l'origine, ce docu-fiction chrétien, réalisé par Steven Gunnell, ex membre du boys band Alliage et sa compagne Sabrina Gunnell, est un film très confidentiel et diffusé dans peu de salles en France. Au bout de trois semaines de projection, il cumule seulement 200 000 entrées et surtout de nombreuses polémiques. A l'image de la Ville de Marseille, la RAPT et la SNCF ont refusé d'en faire la publicité en affichage en raison de son "caractère confessionnel et prosélyte", incompatible avec le principe de neutralité du service public dont ils sont redevables.
credit photo: Extrait du film «Sacré Cœur», de Sabrina et Steven Gunnell. (Saje Distribution)