La passacaille du Ballet National de Marseille

Publié par Jean-Baptiste Fontana le 03/10/2012

En cette fin de septembre, le ballet national de Marseille proposait à son public 3 pièces dans ses propres studios. L'opportunité de partir à la découverte de 3 univers exceptionnels le temps d'une soirée.

Dans le solo Burn in Flames chorégraphié et interprété par le danseur Gabor Halasz on entre dans un univers esthétique issu de ses recherches sur le bouddhisme et le mantra.
Le public est immédiatement saisi par l'atmosphère singulière. Sur le corps de l'artiste recueilli en zazen des vidéos tracent des tatouages éphémères évoquant les cycles de la réincarnation sur fond de cloches tibétaines. Une des trouvailles de cette pièce, véritable deuxième personnage : c'est la présence d'un pendule de Foucault incarnant le mouvement cyclique des forces de l'univers sans cesses en mouvement et renouvelées à l'infini.
Le danseur entre en interaction avec ces forces. Parfois en symbiose, parfois en opposition il les perturbe, les rejoint.
Le solo est mis en valeur par un éclairage intelligemment construit qui apporte un supplément d'âme à cet ensemble très cohérent. Une proposition chorégraphique et technique convaincante qui témoigne d'un travail d'une belle maturité.

Le trio 3 in Passacaglia, de et avec Yasuyuki Endo, danseur soliste du ballet, en compagnie de Gabor Halasz (encore lu) et de la danseuse Ji-young Lee est une pure merveille, un bijou de précision technique, de rigueur et d'émotion.
La pièce alterne entre duos et trio au rythme de la passacaille et sarabande avec variations en G mineur de Halvorsen d'après Haendel.
Contacts légers rapides et raffinés, portés. Une oeuvre mettant notamment en valeur l'élégance et la technique de pointes de la très gracieuse Ji-young Lee avant de finir sous une pluie d'applaudissement.

Organizing Demons de Emmanuel Gat met en scène quatre danseuses(K. Christl, M. Czajowska, N. Ettlin, B. Mille) et l'élégant D. Cahier. Une pièce physique de près de 30mn. Courses,  marches, glissades, changements de rythmes et de directions, les danseurs évoluent entre mouvements rapides et lents, toujours ensemble, dans une même énergie et pourtant chacun à sa manière.
Une chorégraphie à plusieurs niveaux donc selon que l'on s'attarde sur la force du groupe ou sur la fragilité des individualités de chacun des interprètes.

Si les 3 œuvres présentées ce soir là étaient en apparence très différentes elles trouvèrent néanmoins aisément leur unité chaque soir dans les applaudissements nourris du public.

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