Alors que j'attendais

Publié par Redac . le 21/11/2016

"Alors que j'attendais" était présentée ce week-end dans le cadre des Rencontres à l'échelle. Reportage.

"L'objectivité". C'est l'une des premières notions qu'on apprend à l'Ecole de Journalisme. On ne dit jamais "je", on évite de parler de ses sentiments. Si j'effectuais correctement mon travail, je vous parlerais de "peinture de la Syrie actuelle". Je vous parlerais de l'intelligence de la mise en scène qui permet à Taim à la fois de s'absoudre de la contrainte pour créer, de manier l'absence et la présence, et de se faire à son tour contrainte. Mais j'ai envie de parler de sentiments. D'émotions qui ne font écho qu'à mon vécu. J'ai envie de vous dire que Taim est la version moderne du Voyageur contemplant une mer de nuages de Friedrich, celui là même dont on ne sait s'il va plonger dans l'inconnu ou faire demi-tour. A moins que nous ne soyons ce voyageur ? J'ai envie de vous dire que je me suis sentie vide et que j'en ai pleuré.

Certains diront que la pièce raconte les difficultés de créer sous un régime totalitaire. D'autres y auront vu l'horreur narrée par l'anodin, le quotidien. D'autres auront été marqués par la trahison : celle du père biologique, celle du groupuscule révolutionnaire, celle du père patrie. Moi, c'est l'espoir qui m'a touchée en plein coeur.

"Alors que j'attendais" m'a tenue en haleine. J'ai espéré que Taim se réveille pour raconter ce qu'il lui est arrivé. J'ai espéré que le film, fil conducteur de la pièce, sorte en salle pour que le héros quitte cet état de ni vivant ni mort et que son fantôme devienne physiquement palpable dans sa création. J'ai espéré enfin que sa famille achève son oeuvre et la porte haut et fort dans la rue. Puis les lumières se sont éteintes et je me suis sentie vidée jusqu'à pleurer mon héros. 

"Alors que j'attendais" est une pièce romantique. La conscience du temps qui passe rapproche de la mort du héros et forge une mélancolie latente. Le malaise individuel donne des pulsions de révolte et se transforme en mal être collectif. Le "mal du siècle". La Nuit favorise le fantasme et la réflexion. L'amour pour l'Art, l'amour de la famille et la mort sont intimement liés. 

"Alors que j'attendais" est l'essence même du théâtre. Chacun interprète la scène avec son vécu, son savoir, sa culture. Chacun mène sa propre révolte entre espoir et désespoir, et choisit ou non de résister. Et tout ça fait d'"Alors que j'attendais", une pièce bouleversante. 

>Lire la présentation de la pièce

Photo : site internet du festival les Rencontres à l'échelle

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