BNM : le Titanic à l'abordage de Marseille.

Publié par Redac . le 02/01/2013

Frédéric Flamand et ses artistes terminent 2012 en beauté.

C'est au théâtre de la Criée que le Ballet National de Marseille a présenté la récréation de 1992 de Frédéric Flamand "Titanic". Après avoir suivi de près le travail du BNM toute cette saison, et juste après la soirée "feu d'artifice "de danse contemporaine vue à l'espace NoVa de Velaux il y a peu, nous retrouvons les danseurs phocéens sur une des œuvres les plus narratives et symboliques du chorégraphe. Outre le faste des décors et machineries imaginés par Flamand, le film de Fabrizio Plessi et la partition contribuent totalement à notre plongée dans le temps et le drame. Titanic nous ramène à l'utopie d'une industrie qui donnait à l'humain le contrôle de son environnement et au rappel cruel des forces de la nature. Flamand nous emmène au travers d'un pont promenade, par dessus bord à 4 m du sol, le long des parois aux hublots, dans l'antre de la salle des machines et jusque sur les docks... attention au départ...

On aurait pu craindre qu'un tel déploiement de force en scénographie nous aveugle et nous éloigne des artistes en scène. Mais il n'en est rien car c'est la scénographie toute cinématographique qui semble sublimer le jeu et les performances des danseurs. Sur les docks avant le départ, les danseurs évoluent en trois trios en utilisant les bobines géantes vides et leurs chorégraphies empruntent tant à l'acrobatie, que le cirque Eloize ne les bouderait certainement pas. Sur la promenade, les élégantes en chapeau et les dandys font jouer les chevelures et les jupons immaculés dans les vents marins avec la grâce d'une toile impressionniste de Renoir, la beauté naturelle des danseuses et la prévenance de leurs partenaires rendent ces personnages attachants.

Puis viens le choc et la tragédie , tout est représenté et dansé. Dans la salle des machines la lutte des hommes, dans une impressionnante chorégraphie d'ensemble où l'espace de vie se rétrécit inexorablement comme l'espace de danse sur les bobines ; l'allégorie de la mort dans la danse implacable et parfaite de Ji Young Lee. L'espoir disparaît au fil des tableaux. Les interprètes nous précipitent dans un tourbillon d'émotions au fil des chorégraphies, comme dans le duo romantique de David Cahier et Béatrice Mille, le bal des verres en cristal, la symbolique des naufragés et des icebergs .

Chaque image chaque mouvement de la pièce teintée d'une poésie tragique nous a guidé vers cette dernière séquence humaine et paisible. Espérons que 2013 verra encore la programmation de Titanic ici et ailleurs.

Agnès Rosa-Sentinella
Photos : Didier Philispart

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