Une belle surprise à l'arrivée sur les lieux: le public est très hétéroclite. On croise bien entendu quelques punks parés de crêtes multicolores, mais aussi et surtout, des familles et des enfants arborant le nom du groupe, gribouillé avec du maquillage sur leurs joues. Il faut dire que le groupe français fait un tabac depuis plusieurs mois déjà, avec notamment son tube "My name is Stain".
La soirée débute fort avec une première partie assurée par le groupe marseillais Nasser. Dans une ambiance particulière, alimentée par une lumière diffuse rouge et une épaisse fumée, les trois larrons envoient du lourd. Les sonorités électroniques nous embarquent dans une ambiance dancefloor contredite par la puissance de la batterie qui est, elle, hantée par le métal. Une heure de show qui transporte assez vite la foule, prête à accueillir la tête d'affiche de la soirée.
Le public survolté n'en est qu'à l'apéritif car le spectacle de Shaka Ponk est indescriptible. Parlons bien de spectacle et non de concert, puisque le groupe offre un savant mélange d'arts graphiques, illusions visuelles et musique. Sur un fond rouge en ombres chinoises, les chanteurs apparaissent et lancent les festivités en enchaînant les tubes. On ne sait où poser les yeux, tant ce qui nous est présenté est anarchique et dynamique. Des sauts impressionnants, des danses sexy et ce fameux écran qui diffuse des images de Mr Goz, singe virtuel et véritable emblème, se succèdent avec violence. Les membres du groupe jubilent, et Frah, le chanteur, passe peu de temps sur scène préférant les bains de foule au coeur d'un public démentiel. Leur formule est efficace, si leurs sons enregistrés en studios sont plutôt rock, leur live est résolument punk. Un show de "puta madre", d'une énergie impressionnante à voir et revoir!
Fanny Nicolas