chargement en cours

Alice Russell, l'interview

Avant son concert au Cabaret Aléatoire fin avril 2009, rencontre avec la grande diva de la Soul Music.

Publié par Pauline . le 16/04/2009 - Modifié le 31/12/08 00:00
Alice Russell, l'interview
Bonjour Alice, peux-tu nous parler un peu plus de tes premiers pas dans le monde la musique ?
C'est toujours assez dur de répondre a cette question car j'étais toujours baigné dedans. Que ce soit seul ou à travers ma famille. La première fois que j'ai enregistré, j'avais 18 ans, et c'était avec des potes de Suffolk , ils étaient déjà entrain d'enregistrer leur album et ils avaient besoin d'une chanteuse pour un de leur morceau. J'ai donc j'ai enregistré quelques paroles sur leur morceau, et à partir de là, au lancement du disque, on a continué... tout naturellement,... et puis je les ai revu à Brighton. Tout s'est fait un peu comme ça, sans plan bien précis, tout est venu simplement, avec beaucoup de chance.

Quand as-tu commencé à chanter ? et grâce à qui ?
J'ai commencé a chanté très jeune, en écoutant de la soul, puis du hip hop et du rn'b etc. .. Mais j'ai vraiment commencé vers 9 10 ans, en écoutant la radio, et en achetant des disques quand j'ai commencé à avoir de l'argent de poche !

Donc tes parents étaient aussi branchés musique ?
Oui, mais plutôt classique
, mon père jouait de l'orgue et du piano, dans des églises, et aussi pour des chorales, il y'avait tout le temps de la musique à la maison, j'ai donc toujours été entourée de musique.

Comment as tu rencontré TM Juke ?
Il était à Suffolk, quand j'ai enregistré là bas, mais il était un peu plus jeune que moi, et on s'est croisé à quelques soirées, mais on s'est vraiment rencontré à Brighton, on était dans le même milieu, il enregistrait déjà avec M&R et moi j'enregistrais avec les Quantic.
Il avait fait un premier album instrumental avec eux, puis j'ai chanté sur le deuxième, et c'est là qu'on s'est vraiment connu.

Et c'est par la suite que tu as commencé ton album solo ?
Oui, enfin non, j'avais déjà commencé à enregistrer quelques trucs solo, mais je n'avais jamais réussi à rassembler le tout ! J'ai donc persévéré et continué à faire mes trucs toutes seules, tout en continuant à chanter avec d'autres personnes.

Et comment ça s'est passé quand tu as vraiment commencé en solo ?
Assez effrayant ! C'était plus difficile de recruter tous les musiciens, pour le live, et j'ai fait toute cette partie toute seule, et puis par la suite, avec TM Juke, on a retravaillé et réécrit pas mal de morceaux, et c'est devenu notre projet à nous, en commun, ce qui était vachement mieux, car c'était devenu un vrai travail d'équipe !

Tu te sens plus libre maintenant ?
Un peu ... enfin, ça dépend ... c‘est un peu plus de stress, mais plus motivant car c'est toi qui choisi !

Quelles ont été tes influences musicales ?
Je me souviens, très jeune, quand j'écoutais la radio : sex machine, de James Brown, c'est le morceau qui m'a le plus marqué ! et puis, en achetant des disques, au fur et à mesure, les Beach Boys, Kate Bush, Prince ( j'étais un peu obsédée par lui !), et puis toute l'influences soul etc. .. Tout ça m'a aidé à trouver mon univers et surtout, avoir grandi dans l'influence classique m‘a beaucoup aidé à trouver mon harmonie.

Ton meilleur souvenir de tournée ?
Mmmm, c‘est dur car quand tu tournes beaucoup, tu as tendances à oublier où tu es allé !
Mais je crois que la date qui sort vraiment du lot, c‘est L.A, ou peut être Detroit. C'était la première fois qu'on jouait là bas. C'était magnifique dans un très ancien immeuble avec un intérieur art deco, genre 1920, et tous ces adorables gens sont arrivés, alors qu'on pensait que personne n'allait venir, c'est ce qui se passe dans ta tête quand tu vas jouer dans un endroit que tu ne connais pas...
Et L.A ... Mémorable !

Et le dernier concert qui t'as marqué ?
Grace Jones !
Incroyable ! C'était à Birmingham, le seul endroit où j'ai pu la voir car je tournais dans le coin et c'était carrément hallucinant ! Elle changeait de tenue à chaque chanson, c'était exceptionnel !
Et David Burn...Avec trois danseurs sur scène, et ça c‘était vraiment cool !


Elle t'inspire Grace Jones ?
Oui, beaucoup, j'aime son côté naturel mais tellement théâtral à la fois !

Ta voix, tu la travailles beaucoup, ou c'est un don ?
Je sais que c'est pas très bien, mais je ne la travaille pas autant que je ne le devrais !
Je m'échauffe, quand même, enfin, depuis pas longtemps, parce que je ne le faisais jamais avant ! Et puis j'ai eu un petit problème avec ma voix, parce que j'étais un peu coquine, peut être à cause des excès en soirées, mais aussi à force de crier ! J'ai donc perdu ma voix, et je n'ai pas pu parler pendant cinq jours, ou à peine chuchoter !
Donc maintenant, je fais attention avec les échauffements et tout ça !

Pot of gold, d'où ça vient ?
Pot of gold est sur « turn and run », la dernière chanson que nous avons ajoutée à l'album. Il y a une phrase que j'ai écrit en écoutant une autre de nos chansons, la phrase était « poor as a begger on a pot of gold »
Ce qui veut dire que nous sommes fauchés , dans le sens où nous n'avons jamais été aussi pauvre qu'en ce moment ! (et je pense que beaucoup gens ressentent ça en ce moment !)
Mais au fond, c'est une façon de voir les choses : quoi qu'il se passe dans la vie, si tu as ce petit truc à l'intérieur de toi, tu réussis toujours à faire ce que tu as envi de faire. C'est donc une philosophie générale du groupe : on espère être assis sur un « pot of gold »...

Comment s'est déroulé l'enregistrement de l'album ?
Tous les morceaux ont été écrits par TM Juke et moi même
, et la plupart ont été écrites au studio. On est revenu à l'écriture « old school », c'est-à-dire une guitare et des voix.
On avait essayé avec des rythmes, genre un rythme en boucle, et l'on partait de là.
Mais là c'était plus un retour à l'authentique, écrire les chansons, et construire le reste à partir de là. Nous sommes ensuite parti en tournée avec quelque un de ces morceaux, pour les essayer, puis revenu en studio, répété pendant deux jours puis enregistré tous ensemble au studio.
Les cuivres et les cordes ont été ajoutés après l'enregistrement, ainsi que les cœurs.
On avait vraiment envie de garder le côté performance de la chose, et non pas enregistrer un truc hyper retravaillé, on a vraiment joué sur le côté émotionnel de la chose, et on s'est limité à trois prises par morceaux.

Tu fais une superbe interprétation de « crazy » sur ton nouvel album, pourquoi avoir choisi ce morceau ?
On a commencé à faire des reprises sur le live uniquement, et crazy est tellement une chanson intemporelle avec des paroles qui évoquent forcément quelque chose à tout le monde qu'il paraissait naturel de la ré-interpréter.
Knarls Barknley est tellement bon parolier, et je pense que tout le monde se retrouve dans ses paroles.

Comment tu vis ta tournée, toutes ces dates qui s'enchaînent ?
Ça rend fou parfois ! et puis après tu te dis, bon !
On a eu un gros coup dur en allant aux états-Unis, on répétait beaucoup et pas un moment de libre pour tes amis et famille, et ça, c'est parfois très dur !
Et puis tu relativises en te disant que tu travailles dur, et que tu adores ce que tu fais.
Et puis on va avoir pas mal de temps libre après ça, donc plus de temps pour soi, se relaxer etc...
C'est quand même vachement plus dur aux Etats-Unis car tu tournes en avion, et tout est loin !
La France par contre, c'est assez cool, on est en "tour bus", on boit du bon vin et on mange du bon fromage ! Mais la dernière fois, j'ai un peu abusé, et je vais essayer d'être plus sage cette fois !

Pauline Volton / Farah Belkadi


En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies.