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Oxmo Puccino, l'interview

Le 14/05/2009 - Marseille - Geck'Eau - 14 °
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Publié par Pauline . le 20/01/2009 - Modifié le 31/12/08 00:00
Oxmo Puccino, l'interview

Oxmo Puccino repart en tournée à l'occasion de la sortie de son dernier album L'Arme de Paix.

Vous avez commencez le rap très jeune, comment est né ce goût pour l'écriture ?

Ce goût pour l'écriture est je pense quelque peu inné et il est venu au fil de mes lectures, j'ai beaucoup lu très jeune. Pas que de la littérature, mais aussi des magazines, des manuels, des romans, des méthodes de cuisine enfin je lisais tout. Et j'ai commencé à écrire des chansons à l'âge de 20 ans et si je signale que je lisais de tout c'est que tout m'inspire pour écrire. Et justement des choses qui ne sont pas forcément retranscriptible. C'est pour cette raison que parfois j'arrive sur un thème d'une manière inattendue et un choix de mots qui n'est jamais évident.

Vous êtes parti du rap, en vous tournant vers le Jazzy, avec Lipopette Bar, et maintenant vous vous dirigez vers des styles tels que le funk, la guinguette, le swing... Qu'est ce qui vous a donné envie de faire unalbum si diversifié ?

Le plaisir, le plaisir et surtout la capacité de pouvoir le faire et d'être assez bien entouré pour pouvoir y parvenir musicalement. Parce que c'est vrai que si écrire et s'exprimer est une chose, le berceau qui est la musique en est une autre et forcément on est jamais assez bien loti. Et c'est ce que j'ai retenu pour cet album, c'est pour ça que je me suis attaché les services des musiciens qui ont travaillé sur le premier disque et qui m'ont accompagné lors de la tournée.
Quand je suis entré dans la production de ce disque je n'ai pas réfléchi en terme de genre mais en terme de plaisir musical et d'aisance. C'est pour ça que l'on peut se perdre si on veut rattacher mon disque à un genre ou une connotation musicale. Il faut juste l'écouter et l'apprécier.

A travers vos textes, très poétiques, un lyrisme et une mélancolie se dégagent, et vous versez cette larme sur la pochette de votre disque... Êtes-vous (trop) sensible au temps qui passe et celui à venir?

Personne ne peut fuir le temps qui passe. C'est là l'ennui. Le temps qui passe, tout le monde le subi d'une certaine manière. En étant conscient de ce fait, je prends les choses avec détachement et conscience. J'essaie de tirer le côté positif de ça en réfléchissant d'une manière qui fait avancer les choses. J'essaie de gérer mon temps, autant le temps que l'on donne aux personnes que l'on a choisi, que l'on aime que se soit le temps que l'on donne pour réfléchir au temps qui nous reste à vivre.

On vous retrouve dans « Sur la route d'Amsterdam » en duo avec Olivia Ruiz, Comment est née cette chanson ?

C'est très très simple. Je n'en suis pas à mon premier essai en terme de chansonnette, j'avais déjà tenté avec demain peut être, sur l'album l'Amour est mort. Ayant grandi avec Renaud, Jean Jacques Goldman avant d'écouter du rap, forcément c'est des choses qui ne m'ont pas échappé et qui s'en ressentent lorsque que l'on arrive à le ré-exprimer parce que ré-exprimer ses influences c'est le propre de l'artiste. La chanson avec Olivia Ruiz est née d'une expérience, un challenge. Je l'ai découvert sur scène en 2008 et de là je me suis dis que c'était évident de faire un morceau avec elle. C'est trop amusant et puis les gens ne vont pas comprendre.

On a l'impression, à l'écoute de L'Arme de paix que vous n'hésitez pas à déstructurer un style musical pour vous l'approprier. Est-ce le cas ?

La musique est quelque chose qui n'est pas toujours définissable, comme un sentiment. Comment parler de musique, c'est quelque chose qui est assez périlleux. Lorsque je pratique, je crée, je ne tente pas de correspondre à un genre. Car un genre empêche quelque fois n'importe qui de s'y approcher. Voilà, correspondre à un genre particulier est souvent dangereux.

Votre pochette d'album est un livret illustré de photos, prises par vous au Mali et et par le photographe Jean-Baptiste Mondino, en noir et blanc, avec un décor de cité. L'Arme de paix, est-il construit sur une volonté de retour à vos origines et à votre histoire?

C'est quelque chose qui fait parti de moi, je ne suis pas dans un déni identitaire. Je n'ai jamais quitté mon pays au niveau du cœur. Pour moi c'était un clin d'œil et ça fait parti des plus belles photos que j'ai.

Depuis plus d'une décennie, vous rendez le rap poétique et y ajoutez, depuis quelques albums, une musicalité exigeante qui laisse deviner des rencontres déterminantes pour vous. Lesquelles?

Les rencontres ont commencés dès le premier album, seulement je n'étais pas assez mûr pour pouvoir les apprécier à leur juste valeur. Et donc ce fut des rencontres comme celles avec mes musiciens, quelques personnes des maisons de disque, quelques artistes introduis par ces personnes en questions. Des artistes que je n'ai pas connu personnellement mais dont la musique m'a touché comme Barbara, Bobby Lapointe, Les Clarks... Beaucoup de choses que j'ai compris avec le temps par maturité. Ça se ressent automatiquement par ce que je déverse.

 Lorsqu'on lit vos textes, avec ses volutes de mots et leur poésie, on se demande si vous n'auriez pas envie de vous diriger vers la littérature...

D'une certaine manière pour moi j'y suis déjà parce que lorsque j'écris je fais en sorte que les textes tiennent debout sans musique. Moi j'écris pour que ce soit lu et retranscrit par musique. C'est pour moi une certaine manière d'approcher la littérature. Avec Lipopette Bar, j'ai essayé de m'exercer sur l'écriture mais ce n'est pas de la littérature pure bien sûr et je souhaite m'orienter dans cette direction dès que possible.

Vous allez vous produire sur une scène marseillaise, L'Espace Julien. Qu'est-ce qu'évoque Marseille, pour vous ?

A Marseille, Marseille... quelques minutes sont trop courtes y pour répondre. Ceux qui suivent ma carrière depuis le début savent très bien ce que représente Marseille pour moi. J'ai toujours voulu acheter une maison là-bas et je regrette de ne pas l'avoir fait. Et puis il y a cette ambiance qu'on ne retrouve qu'à Marseille. Cette température humaine, c'est air ambiant et qui a beaucoup de choses en commun avec Paris bizarrement. D'ailleurs on remarquera que beaucoup de Parisiens sont amis avec des Marseillais, plus qu'avec d'autres villes et pourtant elles sont très éloignées. Il y a peut être des choses à comprendre...mais voilà Marseille, Marseille, rien que de dire le nom... tout est dedans.

 

Salima K et Pauline V.

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