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Louis Bertignac, l'interview

Rencontre avec Louis Bertignac à l'occasion de la sortie prochaine de son nouvel album et un concert en avant-première à Hyères le 28 janvier.

Publié par Jean-Baptiste Fontana le 21/01/2011 - Modifié le 01/07/11 16:35
Louis Bertignac, l'interview

L'ex-guitariste de Téléphone, Louis Bertignac revient en 2011 avec un nouvel album « Grizzly » (sortie le 14 mars 2011). Un retour aux fondamentaux comme il le décrit qui fait la part belle aux riffs. Rencontre avec un artiste à part dans la scène française.

Votre dernier album studio datait de 2005. Mais qu’est-ce que vous avez fait depuis tout ce temps ?
Je ne suis pas resté sans rien faire ! Je me suis pas mal occupé de mes petites filles, j’ai réalisé un album… J’ai fais plein de petites choses.

Dont notamment une collaboration avec Joyce Jonathan…
Elle m’a fait une offre que je ne pouvais pas refuser. Elle avait plein de jolies chansons… J’ai été conquis et j’avais envie de le réaliser. J’ai fait le mixage, le son, j’ai joué des instruments, etc.

Et des conseils, au-delà des aspects strictement musicaux ?
Non. Elle sait très bien ce qu’elle a à faire. Ce pouvait être par exemple « fais-moi des cœurs comme ça, des harmonies à ce moment… ». Mais non pas de conseils pour elle.

On revient à votre nouvel album Grizzly. On a vraiment senti une grande fierté pour cet opus. Vous parlez de déclic… Qu’est-ce qu’il a de plus cet album ?
C’est vraiment un retour au rock, comme je n’avais pas depuis jamais je crois. Un retour aux trucs que j’ai aimé quand j’étais gosse, à ce genre de rock’ and roll : Hendricks, Led Zeppelin… C’est vrai que je n’avais pas vraiment fait des riffs de guitare.

Quel a été le déclic ?
En fait le déclic, c’est Martin Meissonnier. A qui j’avais fait écouter la maquette. J’avais déjà écrit plein de chanson, mon disque était quasiment prêt à mixer. Et puis il m’a dit « ouai, ok, mais ce n’est toujours pas ce que j’attends d’un mec comme toi. » Il m’a expliqué qu’il attendait plein de guitares, de riffs… Après quelques jours de réflexion, je me suis dis, il a raison ce mec. Et je me suis mis à composer d’autres chansons. Donc j’ai mis un album à la poubelle, puis j’en ai fait un autre.

On ne le découvrira donc jamais ?
Je crois que je vais le laisser derrière, on verra. Pour l’instant je suis dans un trip très rock. Et puis si j’ai envie de revenir en arrière, ca va… j’ai plein de chansons en stock !

En lisant votre bio, on découvre que cette album aurait été composé au Brésil…
Oui, après cette discussion, je suis parti en tournée au Brésil. C’est vrai que c’est là-bas que j’ai créé la plupart des riffs qui sont dessus. Ca n’a rien à voir avec la musique brésilienne ! C’est juste un hasard.

Ce travail sur les riffs, c’est un retour aux fondamentaux ?
Oui, exactement. Au lieu d’aller chercher des suites d’accords, j’ai été cherché des riffs. Un riff par chanson. Il y en a même qui restent dans le même accord toute la chanson. C’est juste le riff qui dirige la musique.

C’est quelque chose de nouveau chez vous ?
C’est un truc que je n’ai jamais vraiment fait en fait. J’ai adoré l’entendre, mais je ne l’ai jamais fait moi. C’est vrai que dans Téléphone, il y a eu quelques riffs, genre « flipper ». Mais c’était un tout petit riff.
Là je me suis laissé aller. Je me suis dis, pourquoi je ne pourrai pas composer des riffs. Et dès que je me suis décidé à en composer, c’est sorti comme jamais. Je devais en avoir un paquet en réserve ! J’en avais au moins deux par jour qui arrivaient. Après il n’y avait qu’à faire une mélodie, de voix. Là j’ai laissé faire ce qui venait. Parfois j’avais quatre chansons dans la même journée. C’est énorme, mais évidement, j’en ai jeté plein.

Pourquoi ce titre Grizzly ?
Grizzly, c’est le titre d’une chanson. J’ai cherché le titre de l’album parmi les titres des chansons comme je fais souvent. Celle là m’a plu, puis elle me va pas mal, comme je suis un genre d’ours… Je suis beaucoup dans ma caverne, à faire de la musique, sans trop sortir.

Justement cet album, il a surtout été travaillé chez vous, en solo ?
Oui, j’ai préparé les chansons, tranquillement ici. Quand tout était prêt, j’ai appelé deux musiciens que j’aimais, et puis on a été enregistré tout ça en deux jours.

Vous avez besoin de vous isoler, de rentrer dans votre « caverne » pour créer ?
Oui, c’est un besoin. Que ce soit pour travailler, ou simplement vivre. J’aime ça… J’ai une pièce chez moi, dont je rêvais quand j’étais gamin. Il y a des haut-parleurs, des guitares dans tous les sens, un gros ordinateur.

Vous avez confié les paroles de l’album à Boris Bergman ?
Exactement. Juste avec des mélodies, et des paroles en « yaourt ». Il m’a dit super, j’adore ça.

Il y a beaucoup d’artistes qui confient l’écriture de leurs paroles à des auteurs. Ca reste quand même vos chansons quand vous confier comme ça tout une part de la création à des auteurs ? Ce n’est pas une autre chanson qui vous revient ?
Ben ma chanson, elle n’a pas de paroles. Donc je ne peux pas dire que ce soit une autre chanson, c’est la même et ce n’est pas moi qui ait fait le texte. C’est juste ça. Il arrive que je compose des paroles, mais franchement ça ne me dérange pas que ce soit quelqu’un d’autre qui les compose. L’essentiel, c’est vraiment d’avoir une bonne chanson à chanter. Quand je fais un Rolling Stones, ça ne me dérange pas que ce ne soit pas moi qui ait écrit le texte ni la musique. Ca m’est égal. Ce que je veux, c’est jouer de la guitare et chanter, et que la chanson soit le mieux possible.
Alors, c’est vrai que je me suis souvent pris la tête, parce qu’on m’a souvent dis, tes plus belles chanson, c’est toi qui les a écrites. Ok, peut être, mais si ça vient tant mieux. Si ça ne vient pas, je n’ai pas envie de passer un an à chercher des textes, alors que la musique me vient en trois quarts d’heure. Tout ce que je veux, ce sont de belles chansons.
Là je n’ai eu aucune difficulté à apprendre mes paroles. Chaque phrase m’évoque un truc, elles sont trop belles, j’adore ça.

Parlons de la tournée. Vous vous installez à Hyères une semaine avant de la débuter. Comment se prépare une tournée ?
Je vais surtout jouer les nouvelles chansons. On les a déjà un peu travaillées, mais là on va les revoir, les fignoler. Mais aussi les lumières, le son, les écrans…

La scène, c’est quelque chose d’essentiel pour vous. Même pour la création de cet album, vous n’avez jamais vraiment coupé les concerts ?
En fait je n’arrête jamais. C’est un « never ending tour », je n’arrête jamais plus de 15 jours, trois semaines. Au contraire, être en tournée, ça me donne la pêche pour continuer. Ca m’entretient de rester sur scène, ça m’évite de laisser trop aller.

On a fait le tour. Vous avez remarqué que l’on n’a pas abordé la sempiternelle question sur Téléphone…
Bravo ! (rires) C’est rare. Non, mais il n’y a rien vraiment. Je réponds toujours la même chose, ca va finir par se savoir qu’il n’y a rien en vue.

 

Louis Bertignac, à retrouver sur la scène du Casino d'Hyères le vendredi 28 janvier.
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Propos recueillis par JB Fontana & Fanny Nicolas

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