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Rencontre avec Asa

A l’occasion de la sortie de son album « Beautiful » et de ses concerts prévus le 4 février à Istres et le 22 avril à Six-Fours, rencontre avec Asa, une artiste venue du Niger que la France a adopté.

Publié par Patricia Noun le 09/01/2011 - Modifié le 02/02/11 09:47
Rencontre avec Asa

Pourquoi avez-vous choisi le nom de scène Asa ? Cela signifie-t-il bien faucon en Yoruba ?

Asa m’a été donné quand j’étais une petite fille. Il m’a été donné car je disparaissais souvent. Pour je ne sais quelle raison, j’étais toujours attirée par les couleurs, le son et toutes sortes de choses. Donc, si on ne faisait pas attention à moi, si on ne gardait pas un œil sur moi, je me perdais. Alors quand j’ai eu 18 ans, j’ai décidé que je voulais faire de la musique ma carrière professionnelle, et je cherchais un nom. Je me suis dit : Pourquoi pas Asa ? C’est un nom intense, même s’il m’a été donné pour me titiller étant petite. Si on prête attention à la vitesse d’un faucon, c’est comme mon but professionnel. Il est précis et à ce moment là je savais que je voulais faire de la musique ma carrière. C’est pourquoi j’ai choisi de garder le nom Asa.

Comment décidez-vous de chanter en anglais ou en yoruba ?

Je ne décide pas vraiment. Ça vient naturellement. Selon les premières notes, les premiers mots de la chanson. Mais le but varie selon la langue. Quand je chante en yoruba ça évoque mon enfance, des moments intimes et beaux. Quand j’étais petite avec mes amis et ma famille, on se racontait des histoires, on partageait des moments en yoruba, surtout quand l’électricité se coupait.

Donc le choix est d’avantage basé sur les thèmes ?

Oui, c’est plus basé sur les thèmes. Enfin, l’intention, la raison. Chanter en yoruba c’est aller dans le passé, c’est un lien avec mon pays. Mais… ce ne sont pas les seules raisons. J’adore chanter dans cette langue, c’est ma langue. Et c’est une très belle langue.

Donc ces thèmes qui vous inspirent sont l’enfance, l’Afrique, l’amour… ?

Oui, l’enfance, l’Afrique, Lagos, le Monde. Je suis très inspirée par l’humanité. Je me rappelle quand je grandissais il y avait tellement de choses qui se passaient politiquement, autour de Mandela, Bob Marley… Il y avait cette prise de conscience sur le monde. On savait que le monde était fait de hauts et de bas, de beaucoup de choses qui se passent autour de nous, et certaines personnes étaient toujours conscientes de tout ca. Et les personnes que j’ai écouté en grandissant : Bob Marley, Fela Kuti, Marvin Gaye…étaient conscients, à leur propre façon. Et je voulais être comme eux donc ces choses qui arrivent dans mon environnement immédiat, parler des problèmes sociaux par exemple...Je ne pourrais arrêter d’ y penser ou d’en parler car c’est une façon de vivre, c’est une conversation permanente … Donc cette façon de vivre fait que je suis toujours consciente de l’humanité et qu’il est presque naturel pour moi de parler ou d’être inspiré par tout ça.

Pourtant en écoutant ton nouvel album, j’ai senti qu’il transmettait quelque chose de plus libre, de plus heureux, comme si tu avais grandi avec ce nouvel album.

Oui, tout fait. Il y a quelque chose de plus libre. Je pense que j’ai pris une pause, sur ce qui se passait. Et j’ai réfléchi à moi-même. Ce deuxième album est plus personnel, il est plus sur moi, sur la compréhension de mon être et sur ce que je veux de la vie. Comment je veux croire, et ce que je veux que les autres personnes ressentent de ma musique. C’est ce sur quoi porte ce deuxième album.

Donc ce n’est pas vraiment dans la même lignée que le premier ?

C’est en fait moi. C’est plus une continuité de moi-même, j’ai grandi. C’est juste différent, je grandis avec ma musique. J’ai grandi en écoutant pleins de styles de musiques et je veux continuer à les apprécier et à exprimer ce que je ressens.

Et alors qui est la « Beautiful Imperfection » (Comprenons beauté imparfaite). Ou qu’est ce qui l’est ?

Ca pourrait être n’importe quoi. Pour moi c’est la vie.

Quand on écoute tes albums, on découvre un univers unique portée par ta voix et entremêlant plein de styles musicaux différents. Comment décrirais-tu ta musique ?

C’est une fusion. Une fusion de soul, folk, hip-hop, reggae, jazz. Ce sont les sons avec lesquels j’ai grandi. Ma musique c’est pouvoir faire quelque chose qui crée du sens, qui exprime des émotions

Donc tu ne te sens pas rattachée à un style de musique en particulier ? Tu mélanges les styles.

Oui, je fais de la musique. Et je veux faire de la musique pour tout le monde.

Quels sont les messages que tu veux faire passer par ta musique ?

Je souhaite exprimer la joie, et je veux que quiconque écoute cet album le ressente. Je suis heureuse. J’ai été triste à des moments, je connais bien cet état d’humeur.

Tu étais plus triste à la création du premier album ?

Le premier album remonte de loin. L’Afrique, le Niger, mon point de vue, comment je vois le monde et ce que je souhaite changer. Le second est plus…une pause sur l’extérieur. Je ressens que si je ne vais pas bien je ne pourrais plus chanter. C’est ce qui m’inspire actuellement. Je veux juste que les gens en écoutant l’album soient heureux et ressentent du bien-être.

Pourquoi avoir choisi la France pour votre carrière professionnelle ?

La France m’a choisie. Je n’ai jamais même dans mes rêves les plu fous pu penser à tout ça. J’adorais la France, le langage, mais c’est le destin. C’est là ou le destin m'a mené et je vais avec son rythme, je ne décide pas. J’avance à son rythme et la France me plait. Lorsque je suis venue à Marseille pour la première fois j’ai découvert une énorme ville avec tellement de gens, de nationalités, de cultures et j’ai adoré cette liberté. La France était mon premier vrai voyage en dehors d’Afrique, et elle m’a appris énormément de choses. Le public est génial. Je me sens comme à la maison, comme à Lagos. Je me sens confiante et chez moi, et les gens son très gentils.

 

> Voir également la fiche artiste d'Asa avec ses passages dans la région

Propos recueillis par Patricia

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