Au début, l’obscurité. Puis, quelques traits de lumière. C’est l’origine du monde. Dans cette fresque lumineuse, deux quatuors se font face : un quatuor de jeu – deux marionnettistes, une plasticienne , un homme-échelle
– et un quatuor à cordes qui se déplace dans la salle et dont la contrebasse – Jean Philippe Viret, Victoire du jazz 2020 – est le coeur vibrant. Équilibre instable. Ici se raconte le manque fondamental de l’être humain. Cet état de recherche permanent du bonheur perdu, de l’enfance, du jardin d’Éden. Le désir agit comme une boussole pour retrouver le temps de l’extase.
Les marionnettes dialoguent avec la philosophie, belle et simple, de Roland Barthes dans Les Fragments d’un discours amoureux (1977). Dans leurs combinaisons rouges, blouses de scientifiques ou costumes de clowns, les pantins dissèquent avec humour le sentiment amoureux : un coeur qui bat tout seul, un minotaure perdu dans son labyrinthe, une meute de loups, un homme de papier, sont des figures qui rejouent notre rapport à l’Autre. La marionnette est une métaphore de l’homme manipulé par des forces supérieures. Et l’on découvre l’Amoureux pris dans ses figures, et le déséquilibre qu’introduit le désir dans nos vies.
Cie Les Anges au Plafond
Durée 1h30
Infos/réservations : scene55.fr