Après des débuts tonitruants, marqués par l’inoubliable Raggamuffin, et plus d’un million d’albums vendus, la jeune chanteuse belge Selah Sue a traversé une période de doute et de dépression qui l’a éloignée de la scène et des studios d’enregistrement. Ce n’est pas se montrer indiscret que de le dire puisqu’elle-même en a parlé publiquement et qu’aujourd’hui Persona témoigne de ses tourments. Il ne s’agit pas d’un album de confessions mais plutôt de reconstruction par la musique. Il en résulte des chansons douces, ouvertes, influencées par les sonorités hip-hop et soul des années 90 mais aussi pop ou jazz. Toutes sont différentes car toutes sont censées dévoiler un pan de sa personnalité. Ainsi découvre-t-on au fil des morceaux les fragments d’un portrait : l’Amoureuse, l’Hédoniste, la Mère, la Soucieuse, etc. Persona peut faire penser au film de Bergman à qui Selah Sue aurait pu emprunter cet autre titre : À travers le miroir, tant ses chansons se présentent comme une traversée des apparences, une connaissance de soi qui passant par les gouffres va vers la lumière.
Infos/réservations : www.anthea-antibes.fr