Par une approche intuitive et introspective, elle cherche à nous transmettre sa vision d’une atmosphère estivale singulière. L’artiste nous livre ici une perception sensorielle de la buée, de la chaleur, de l’invisible, en conversation avec un paysage flottant et échoué, donnant, selon ses mots, « une impression du monde qui [l]’habite au moment où a lieu l’exposition ». Pour ce faire, elle délaisse un temps l’architecture de l’espace urbain pour un retour à la nature et à l’organique. Elle dévoile ici des émotions, des sensations, et tourne son regard vers le vivant en nous proposant cette fois des paysages plus intimes. L’exposition, vive, colorée et à la fois forte d’une intensité inquiète, déploie une analogie avec les méduses, leur mythologie et leur destin tragique. Ne peut-on pas y voir la vision qu’a l’Homme sur la nature dans cette même volonté de dompter, de dominer puis d’annihiler l’autre, qui semble menacer ou qui effraie ? Revisitant ainsi la pensée écoféministe, l’artiste, par un jeu de reflets et de contrastes, invite le spectateur au dialogue et nous pousse à réfléchir sur notre présent et notre futur assurément chaud, brumeux, et incertain.