L’exposition « Rêves de rives » est une représentation abstraite et épurée, opposant une matière dont la beauté n’est pas le fruit d’une matière noble mais celle d’un travail, et une matière épaisse et lisse. La juxtaposition de ces deux matières donne à chacune une valeur ajoutée, à l’image de la formule économique 1 + 1 = 3. La matière « relief » emprisonne des graines (lentilles, soja, haricots) utilisées pour leurs formes et leurs symboliques de croissance et de vie. Elle peut être envisagée comme zone géographique, cartographie, terre, peau, organe, etc., s’opposant à une matière plus lisse, uniforme et homogène.
C’est dans ce contraste que la tension plastique opère. « Rêves de rives » est composé de plusieurs éléments (diptyque, triptyque, ou quadriptyque) qui s’assemblent en plusieurs possibles, afin d’offrir différentes lectures. C’est aussi une échappée dans un imaginaire exacerbé par un confinement forcé. Si par le passé, l’artiste représentait des lignes de vie, avec le confinement et l’influence du Sud où elle venait de s’installer, ces lignes de vie devenaient aussi des espaces à découvrir, des rives où marcher, des rives où poser son regard, des rives menant vers de nouveaux horizons, des rives pour rêver.