La pièce de Marie NDiaye est d’une cruauté… raffinée. Madame Lemarchand a quelque chose d’un vampire, son besoin de combler le vide de sa solitude est tel qu’elle négocie et achète un être humain, une femme. Elle désire que son employée soit belle, ça fait mieux dans le décor ; elle a les moyens de ses désirs, en bonne bourgeoise. De gauche, certes, mais il y a des contradictions qui mènent à l’esclavage moderne.
Madame Lemarchand n’a que des bonnes intentions, celles dont est pavé l’enfer que vit Hilda à son service. La patronne veut éduquer la jeune femme, elle parle et parle encore, emprisonnant Hilda entre ses murs et dans la domination de son discours. Hilda se mure dans son silence, tentant de retourner l’asservissement qu’elle subit. « J’aime travailler dans l’ambivalence, elle nous fait réfléchir davantage » dit Marie NDiaye.
Mise en scène Élisabeth Chailloux Avec Natalie Dessay, Gauthier Baillot et Lucile Jégou
Durée 1h40
Infos/réservations : chateauvallon-liberte.fr
Photo © Pinterest – trouvé sur lesmotssontdescadeaux
Texte © François Rodinson