Ces six peintres que réunit cette exposition – Roger Bissière, Elvire Jan,
Jean Bazaine, Jean Le Moal, Gustave Singier et Alfred Manessier – ne forment d’aucune façon un mouvement constitué au sens que l’on donne généralement à ce mot en parlant, par exemple, des Impressionnistes, de Dada ou des Futuristes. D’autant moins que ces artistes ne se réclamèrent jamais d’une esthétique commune et ne produisirent aucun manifeste. Il s’agit d’abord d’un groupe d’amis, qui se fréquentèrent beaucoup, passant parfois leurs vacances dans les mêmes lieux, et travaillant en grande proximité.
Après s’être dégagés, dès 1945, des influences cubistes et surréalistes, ces artistes eurent en commun le souci de trouver une voie entre la figuration et l’abstraction, qui fut parfois dite celle de la non-figuration. Il s’agissait avant tout pour eux de répondre à l’émotion directe suscitée par la lecture des phénomènes naturels, notamment les manifestations de la lumière dont ils se sont efforcés chacun selon sa sensibilité de traduire la force de propagation, les mouvements, éclats, reflets et transparences.