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L'ouest Var menacé par une nappe de pétrole au large des Embiez. Le point complet sur la pollution en mer

Une nappe de pétrole de 200 mètres sur 50 a été observée au large des Embiez. Elle est traitée par la Marine Nationale mais il y a un réel risque qu'elle touche les côtes.

Publié par Jean-Baptiste Fontana le 23/10/2018
L'ouest Var menacé par une nappe de pétrole au large des Embiez. Le point complet sur la pollution en mer

Alors que le Ministre de l’Ecologie, François de Rugy était à Ramatuelle et Porquerolles ce mardi, la Préfecture Maritime coordonne des actions pour traiter une nappe d’une superficie d’un hectare repérée à un peu moins de deux kilomètres de l’île des Embiez. Portée par le courant ligure, c'est la suite de la pollution qui a touché la Presqu'île de Saint Tropez la semaine dernière et Porquerolles ce weekend. L'ouest Var pourrait être à son tour touché dans les prochaines heures.

En parallèle du plan Polmar Terre qui traite la pollution sur les côtes, en mer, c’est la Marine Nationale qui est mobilisée depuis la collision pour empêcher au maximum le pétrole d'arriver sur les côtes.

Mise à jour jeudi 25/10 18h: "Tout ce qui était ramassable a été récupéré" indique la Préfecture Maritime. Depuis mardi, des opérations de nettoyage de cette nappe sont en cours. Le navire Jason qui coordonne les opérations en mer est en train de quitter la zone.

Mise à jour vendredi 26/10 20h30:
La pollution menace désormais le Parc National des Calanques.
Les communes de La Seyne et de La Ciotat ont été touchées à leur tour ce vendredi par la pollution.

On fait le point ce mardi soir avec le Préfet Maritime, Charles-Henri du Ché.

L’ampleur de la nappe de pétrole au large des Embiez

"Il y a une tâche qui doit faire à peu près 200m sur 50m qui a été repérée ce matin par un avion de la Marine. On a ensuite envoyé une vedette des Affaires Maritimes qui a confirmé qu’il y a au sein de cette nappe, plus dense que les autres, quelques boulettes ou galettes qui mériteraient d’être traitées."

"C’est la tête de nappe, la première qui est sortie du porte-conteneurs."

" Il n’y a pas de vent, j’espère qu’elle ne va pas toucher l’île des Embiez. Mais elle est à un nautique environ du rivage (1,852km NDLR). J’ai demandé à ce que l’on prévienne le maire de Six Fours."

Les moyens mobilisés pour traiter cette nappe en mer, et éviter qu’elle ne touche les côtes

"On a envoyé d’autres moyens sur cette nappe: Le navire des plongeurs démineurs, accompagné de zodiac pour attaquer cette nappe."

"On va l’attaquer avec des filets. Les barrages ne servent à rien : tout est dispersé. Vous avez une grosse nappe avec du pétrole léger, et au milieu des parties plus condensées. Ce sont elles qui risquent de toucher les côtes."

un exemple de chalutage, le 17 octobre dans la baie de Sainte Maxime.

"Le bâtiment des plongeurs est équipé d’un drone qui va permettre d’envoyer les zodiacs au plus près, au bon endroit. Sinon, au raz de l’eau, vous ne voyez pas grand-chose. "

"On a des avions des douanes extrêmement efficaces. Un avion polmar qui a un système de détection très précis, qui n’a pas arrêté de voler depuis 15 jours. Il est remarquable. Il y a aussi des avions de la Marine, des Falcon 50, qui font des vols quotidiens. Il y a aussi les hélicoptères en renfort."

 



 

La préfecture reconnaît avoir sous estimé l’ampleur de la pollution sur les côtes

Dès les premiers jours de l’apparition de la pollution, la Préfecture Maritime estimait à environ 10 mètres cubes, soit le volume d’une « grosse camionette » le pétrole qui allait toucher les côtes varoises. Au final, c’est bien plus, même s’il est impossible aujourd’hui de connaître précisément la quantité déversée sur les plages.

Entre 150 et 200 tonnes ont été ramassées depuis jeudi dernier sur les plages, mais c’est un mélange de pétrole et surtout de sable et posidonie. Il est difficile aujourd’hui de savoir la part exacte de pétrole.

"L’effet de surprise est que l’on ne pensait pas qu’il en resterait tant. En fait ce qu’il s’est passé c’est que cette nappe suit le courant ligure qui longe la côte depuis l’Italie. On avait récupéré énormément de pétrole parce qu’on ne voyait pratiquement plus rien le dimanche. Sauf qu’on savait qu’il en restait un peu. Le vent d’est s’est levé très très fort (il a d’ailleurs empéché des opérations de chalutage du pétrole prévues à ce moment la, NDLR). Il était plus puissant que le courant ligure."

"On pensait que ça toucherait les Alpes Maritimes, ça n’a pas été le cas. Et donc un peu le Var. On a immédiatement prévenu les deux préfectures concernées qui ont alerté les maires. On pensait vraiment qu’il y en aurait eu moins."

Quelles quantités ont été récupérées en mer et combien a pu réellement toucher les côtes?

"On sait précisément ce qui est parti à la mer maintenant qu’on a pompé la cale du navire Virginia : 530 mètres cubes de pétrole sont sortis des cuves du navire. On sait qu’on en a récupéré de l’ordre de 70% par tous les bateaux à proximité. On sait aussi, mais c’est plus imprécis, que compte tenu de la composition de ce fioul, 20% s’est évaporé. La partie légère s’évapore.
D’où l’ordre de grandeur des 10%. J’espère qu’on sera en dessous de 10%, car on continue à en récupérer."

En suivant ce raisonnement, 5 et 10% de ces 530 mètres cubes représenteraient donc entre 25 et 55 mètres cubes de pétrole qui se seraient déversés sur les côtes varoises.

"Maintenant, ce qu’il reste est récupéré au large des îles de Porquerolles et Port-Cros. Il n’y en a plus au large."

5 à 6 mètres cubes ont été récupérés en mer depuis ce vendredi.

"On fait du chirurgical. Sur ces 5 à 6 mètres cubes, il n’y a pas que du pétrole. Mais c’est quand même assez considérable. C’est ramassé petit bout par petit bout."

Outre le bâtiment des plongeurs démineurs, les opérations de traitement de la pollution sont coordonnées en mer par le Jason, positionné dans le secteur des îles d'Hyères, qui est accompagné de trois navires légers.

L'Ailette et de Jason, le 17 octobre dans la baie de Cavalaire.

De nouvelles arrivées encore à prévoir ?

"Je pense qu’il y a très peu de chances, car la tête de nappe est donc au large des Embiez. Par contre, avec le ressac, des boulettes qui se sont déposées sur les rochers peuvent repartir et toucher de nouvelles zones."

Autre effet trompeur, selon le capitaine des sapeurs pompiers du Var interrogé ce mardi: du pétrole a été dans un premier temps enfoui sous le sable. Avec l'effet des vagues et du ressac, le pétrole est ressorti. Il ne s'agit donc pas de nouvelles arrivées, comme on pouvait le craindre à Grimaud.

Crédits photo: Marine Nationale

La photo en tête d'article est celle de la pollution à proximité du porte-conteneurs et non au large des Embiez.

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