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Une douce rumeur qui se propage au Mucem

Le festival « Oh les Beaux Jours ! » s'est posé vendredi soir au Mucem pour un concert littéraire incarné par le groupe de rap La Rumeur et le comédien Réda Kateb. C'est avec la présence scénique qu'on leur connaît qu'ils ont dévoilé leur bibliothèque idéale le temps d'une soirée à la belle étoile mêlant concert et lecture de textes.

Publié par Redac . le 28/05/2018
Une douce rumeur qui se propage au Mucem

Le lien entre La Rumeur et Réda Kateb ? Une rencontre, il y a 20 ans, née d'une passion commune pour les livres et plus particulièrement pour Kateb Yacine, célèbre poète et écrivain d'origine kabyle. De cette rencontre naît une complicité qui aboutit à un film en 2017, Les Derniers Parisiens. Pour les rappeurs comme pour le comédien, de nombreux auteurs furent des guides dans leur cheminement intellectuel respectif. Rien d'étonnant à ce qu'ils soient les invités d'un festival littéraire, leur parcours et leur univers étant à l'image de la programmation Oh les Beaux Jours.

C'est dans le cadre unique du Fort Saint Jean que le concert se tient. Pour cette soirée particulière, La Rumeur a choisi de mettre en scène son répertoire musical en laissant des plages de lecture à Réda Kateb. C'est une première pour eux et c'est à Marseille qu'ils ont le plaisir de l'inaugurer. On découvre une vraie complicité entre ces acolytes, un réel plaisir à partager leur création avec le public. A la fois amers et passionnés, sur scène il se livrent en toute humilité. On savoure le morceau l'Ombre sur la mesure comme on se délecte du texte de Céline. La recette fonctionne.

C'est ainsi que les morceaux s'enchaînent entremêlés de lecture interprétées par Reda Kateb mettant à l'honneur des extraits des Derniers de la Terre de Frantz Fanon ou encore de Nedjma de Kateb Yacine. Les textes, soigneusement choisis, résonnent particulièrement bien avec les titres de la Rumeur connus pour traiter des thèmes de l'immigration, de la colonisation, des inégalités sociales et des violences policières. On tombe sous le charme de cette formule scénique où rap et littérature cohabitent avec une sorte d'évidence. Le public, quant à lui, semble également conquis, des férus de rap aux littéraires curieux. Pour clôturer le concert, les rappeurs et leur ami comédien brisent la barrière de la scène le temps d'un morceau pour communier avec le public dans une folle ambiance partagée.

Un concert inédit, qui avait toute sa place dans la programmation du festival Oh les Beaux Jours.

Linda Mouffek

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