Mohammed Kacimi est sans doute l’un des plus importants plasticiens marocains d’après-guerre. D’une tradition classique et linéaire aux rebonds de modernités nouvelles qui irriguent aujourd’hui les scènes artistiques arabes et européennes et s’interpénètrent on retrouve un peu partout en Méditerranée, des « passeurs » tels Kacimi, aujourd’hui identifiables avec le léger recul historique qui est le nôtre.
« Nous vivons une espèce de déchirure entre une modernité latente et une tradition qui persiste… », concluait-il ainsi un long entretien avec Abdellatif Laabi. Et, il lui a ainsi fallu en passer par là, ouvrir des portes, les tester, les refermer ou les intégrer dans son travail pour arriver à ce qui était enfoui profondément en lui : la culture de son continent et les nouvelles libertés que lui offrait l’art africain.
Cette exposition s’inscrit dans une démarche que souhaite initier le Mucem autour d’artistes méditerranéens choisis pour le rôle déterminant joué par chacun ayant permis aux générations suivantes de sauter le pas vers une contemporanéité nouvelle et universelle, nourrie par ses ancrages culturels.