Un titre composé de deux mots anagrammes suggérés par l'écriture prédictive de son smartphone. Cette "colère noire", si on traduit litéralement son titre, c'est une oeuvre pour certes dénoncer le racisme mais aussi pour célébrer la diversité.
Le propos, bien sûr, n'a rien d'inédit car le mal trouve ses racines dans le monde entier et la danse comme tous les arts est un des vecteurs naturels pour le combattre. Ce qui distingue et singularise la démarche du chorégraphe c'est la volonté de mettre à l'honneur la diversité et de faire de son oeuvre un projet à la fois artistique, éducatif et social. Ainsi la troupe colombienne de "el Colegio del Cuerpo" intègre t'elle pour cette pièce dans chaque ville où elle se produit de jeunes amateurs.
Ce sont donc 21 danseurs aixois provenant en partie d'une classe de 4ème du collège Arc de Meyran mais aussi des lycéens issus d'une classe de première option Art Danse du lycée Paul Cézanne qui donnaient corps à cette oeuvre auprès de leurs 11 ainés danseurs professionnels.
De cette hétérogénéité, d'âges, de techniques, de vécus, Negra Anger tire une certaine fraîcheur, une naïveté presque, qui lui permet d'affronter la gravité du sujet.
Tout naturellement Alvaro Restrepo, choisi des textes du poète Aimé Césaire et de Victoria Santa Cruz et met tout particulièrement à l'honneur la musique de Nina Simone qu'il présente dans des photos et vidéos intimistes pour étayer son propos.
La présence de la talentueuse Lisa Simone dans le public, fille de la célèbre chanteuse, ajoutait d'ailleurs inévitablement encore plus d'émotions à cette oeuvre décidément très touchante et très applaudie.
