Un marionnettiste, enfermé dans une boîte (qu’on appelle « Le Lieu »), redonne vie à une étrange galerie de portraits. Des êtres en attente d’un destin, qui font ce que nous faisons tous les jours : attendre un bus, dormir, regarder la télé... Leur temps ne passe pas. Ou bien, ils passent leur temps à attendre que ce temps passe. Ils évoluent au rythme lent d’une horloge irréelle. Et chaque personnage fabrique devant nous un moment de présent, constitutif de sa condition. La Vieille à la porte, la Jeune Femme à l’arrêt d’autobus, le Singe-Taupe aux yeux lumineux... À quoi pensent-ils ? Peuvent-ils penser en dehors de leur contrainte ?
Ce théâtre dit quelque chose et le public est associé à cette réflexion. À l’extérieur de cette grande boîte, les spectateurs découvrent que ce monde clos est une allégorie de notre réalité. Et ils peuvent (inter)agir sur celle-ci. Ils deviennent alors acteurs, machinistes, manipulateurs, expérimentateurs, complices.