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Corderie : La Ministre confirme les 635m² protégés et la construction de l'immeuble

La Ministre de la Culture Françoise Nyssen a confirmé ce lundi le projet de la Corderie tel qu'il est présenté depuis début août : une zone protégée et la destruction du reste du site pour la construction d'un immeuble.

Publié par Jean-Baptiste Fontana le 04/09/2017
Corderie : La Ministre confirme les 635m² protégés et la construction de l'immeuble

Pas de changement en vue pour la Ministre de la Culture concernant le site de la Corderie. Le projet présenté depuis début août est maintenu en l'état : Il y aura bien une zone sauvegardée des vestiges sur 635m², et le reste du terrain sera rendu à Vinci qui pourra y construire son immeuble. La construction de cet édifice entraînera donc une destruction d'une partie du site antique, où une carrière grecque a été découverte.

Depuis plusieurs semaines, la polémique est vive pour tenter de sauvegarder l'intégralité des 4000m² du site de la Corderie.

La ministre avait-elle le choix ?

Dans sa décision, la Ministre justifie son choix par l'absence de nouvelles découvertes depuis sa décision de classer ces 635m².  "Les services de l’Etat n’ont pas relevé de nouveaux éléments permettant de modifier la décision annoncée en juillet sur la base des rapports de l'INRAP et du Conservateur régional de l'archéologie, après avis de la Commission territoriale de la recherche archéologique. La loi ne permet pas à l'Etat d'étendre l'espace protégé à des surfaces qui ne le justifient pas" précise t'elle dans un communiqué.

Pourtant cet arrêté du 26 juin qui atteste de la libération de terrain à Vinci suite aux fouilles peut être facilement annulé par ses services, c'est ce que nous ont confié des experts en droit de l'urbanisme : "Les habitants avaient deux mois pour attaquer cette décision, mais désormais, l'état peut parfaitement faire un retrait administratif pour une erreur manifeste d'appréciation." La découverte de ce site est qualifiée d'exceptionnelle par les archéologues et le projet devrait naturellement impliquer une modification du permis de construire. Le risque était connu dès le départ, les éventuelles indemnités versées par l'état seraient donc limitées. 

La polémique ne s'éteint pas pour autant. La pression reste forte du côté des collectifs d'habitant qui ont promis d'occuper le site pour empêcher la construction de l'immeuble. Une polémique ravivée ces derniers jours par l'existence d'informations montrant que Vinci savait depuis longtemps l'existence de la carrière sur ce terrain et que la Ville de Marseille s'était engagée à payer plus d'un million d'euro à Vinci pour utiliser un escalier d'accès à l'école mitoyenne.

La ville mise à contribution

Si la Ministre n'a pas la main pour bloquer le projet, elle la tend quand même à la ville de Marseille. "Tout autre aménagement ne pourrait ainsi relever que d'un accord entre l'opérateur immobilier et l’autorité lui ayant délivré le permis de construire." En clair, seule la Ville de Marseille peut aujourd'hui négocier avec Vinci une modification du projet d'immeuble qui permettrait ainsi d'élargir la zone protégée et de ne pas détruire une partie des ruines grecques.

La ville est aussi mise à contribution pour la gestion du site : "(la Ministre) souhaite que des visites à destination des élèves des écoles, des étudiants, et du public, via l'Office municipal de tourisme, soient organisées régulièrement."

Les modalités de l'accès à la zone protégée sont encore à déterminer. Le collectif d'habitant souhaiterait un accès permanent au site antique mais aucun engagement en ce sens n'a été formulé, ni du côté de la Prefecture, ni de la ville qui est restée complètement à l'écart du dossier depuis le début.

Jean-Claude Gaudin a néamoins réagit ce lundi soir : "Je prends acte de la décision de la Ministre de la Culture qui, tout à la fois, respecte l’histoire de notre Ville et lui permet d’inscrire son développement dans la modernité."

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