Déjà accueillie au Liberté avec Samedi détente, la chanteuse, auteure et chorégraphe Dorothée Munyaneza poursuit sa quête du réel avec force et mouvement. Création Festival d’Avignon 2017.
Partie d’une recherche documentaire, Dorothée Munyaneza originaire du Rwanda, de nationalité britannique, et vivant aujourd’hui à Marseille, a recueilli la parole de femmes victimes de viol en zone de conflit pour tenter d’entendre et de faire entendre la mémoire des corps, individuels et collectifs, et pour danser les voix que l’on tente de faire taire.
" Des filles, des femmes. Des centaines. Des milliers. Des centaines de milliers. Abusées déchirées violées mutilées humiliées annihilées. Beaucoup la mort a recueillies. D’autres la mort a rejetées. Terrorisées torturées déchirées déchiquetées. Non-désirées écartées répudiées par la société. Unwanted."
Comment danser ce que l’on ne veut pas dire, ce que l’on rejette, ce que l’on ne veut pas ? Comment, tout de même, se dresser face à l’horreur et faire le pari d’incarner, de donner à entendre ? Exposant le corps comme un champ de bataille, Dorothée Munyaneza cherche par le chant, la danse et les images à traverser et dépasser les forces de destruction et de rejet pour célébrer avec dignité la résistance et la puissance de ces femmes.
"Ces femmes et ces enfants tourmentés qui sont encore vivants et qui malgré les épreuves qui suivirent et suivirent encore le crime qui les a abattus, tiennent encore debout, tels des arbres, ils cherchent tant bien que mal à déployer leurs racines et leurs branches." La danse est leur déploiement.
La compagnie a été accueillie en résidence au Liberté