« Sublime ! », forcément sublime ! Proust que l’on imaginait cloué au fond de son lit, l’asthmatique qui ne savait pas comment terminer ses phrases et manquait d’air était, on ne le savait pas, friand du Toulonnais Mayol, de Mistinguett ou de Scotto, ces chansonniers de Paris qui ont fait le pont entre le XIXe et le XXe siècle.
La savoureuse et espiègle Farida Rahouadj, en complicité avec Vincent Leterme, interprète au chant des extraits de l’œuvre de Proust et dévoile entre deux les chansons légères qui faisaient les beaux jours des scènes parisiennes et des cabarets encanaillés du début du XXe siècle. Notamment, Elle vendait des p’tits gâteaux de Vincent Scotto, créée par Félix Mayol.
On découvre cet autre Proust, au gré de textes incontournables comme l’épisode de la Madeleine, mais aussi des extraits dans lesquels il compare les cris des vendeurs des quatre saisons à des airs d’opéra. Ainsi l’actrice, dont on se souvient de la magistrale interprétation du premier rôle des Côtelettes de Bertrand Blier, alterne ici pièces musicales et textes étonnants, créant de nouvelles correspondances menant sur le chemin de cet autre Proust, qui bien qu’écrasé par sa madeleine, n’était pas un étouffe-chrétien, plutôt même un croqueur aigu des salons mondains.
Création lumière Marie-Christine Soma
Accessoires et régie générale Marie Sauvaneix
Production Le Liberté, scène nationale de Toulon