Alonzo King, grand maître de la danse américaine nous offre deux pièces fortement inspirées par la Nature.
Pour Sand, Alonzo King a fait appel à deux grands jazzmen, Charles Lloyd et Jason Moran, pour une composition originale. Le sable est un ensemble indénombrable. Comme pour le corps de ballet, son abondance et sa beauté harmonieuse témoignent de sa force. Cousin minéral de l’eau, il évoque la manière dont le corps se meut avec une fluidité parfaite.
Biophony a été créée en collaboration avec les compositeurs Richard Blackford et Bernie Krause, un artiste qui enregistre des paysages sonores, voyageant dans le monde entier à l’écoute de la terre et de ses animaux.
Sur scène, les ambiances sonores révèlent un orchestre complexe et vivant. Les sens des danseurs s’aiguisent au milieu d’appels d’épaulards et de rainettes, ils semblent se mêler au sel et à la poussière de l’environnement sonore qui les entoure. Ils dansent en s’oubliant eux-mêmes, immergés dans leur chant. La technique classique subit une réfraction, une distillation, pour devenir d’une pureté élémentaire, nous rappelant notre lien de parenté avec toutes les créatures ; les omoplates nous apparaissent alors comme les vestiges d’anciennes ailes. Biophony ne se situe pas à la frontière entre le monde civilisé et le monde primitif ; mais à la jonction de deux mondes qui n’auraient jamais dû être séparés.
Sa compagnie Lines Ballet, probablement l’une des plus enthousiasmantes outre-Atlantique, triomphe un peu partout dans le monde et vient de célébrer son 30ème anniversaire. Des danseurs à la formation académique impeccable, une fougue en scène plutôt rare, une écriture du mouvement qui ne cède jamais à la facilité, Alonzo King signe de pièce en pièce une danse ouverte sur le monde.