« Au lendemain d’un premier projet de création (Le braquemard, comprenant 3 formes), suite à la structuration de la compagnie, après une course de fond courue comme un sprint, on s’est dit qu’il était peut-être temps de prendre le temps. […]
Ouroboros est le premier titre du projet. Il est encore présent par sa force symbolique.
C’est une représentation d’un serpent ou d’un dragon qui se mord la queue, un cycle d’évolution refermé sur lui-même. Il est aussi l’expression graphique du paradoxe. On peut y lire le renouvellement, l’autofécondation, l’espoir… mais aussi le cercle vicieux, le perpétuel retour, la pulsion de mort…
Il est banal de constater les fabuleuses potentialités de l’homme : il est chaque jour capable de dépasser son record de la veille. Mais aujourd’hui, plus encore qu’hier, nous sommes touchés par sa propension à l’autodestruction. Il est en haut de l’échelle alimentaire, il est son seul régulateur, son seul prédateur. L’inhumain nous guette à la lisière de l’humain.
On éclairera le propos par la mise en situation de l’absurdité de chaque comportement, de chaque réaction.
Le média principal sera le cirque, qui ne sera pas traité de façon réaliste mais déployé pour sa puissance plastique et graphique. »
Alexandre Denis