Un jour on croise Antigone. Dans un livre, dans un mythe, sur les planches ou en nous-mêmes. Elle apparaît comme un souffle, une flèche qui vient de loin, d’un refus, d’un espoir aussi. Antigone, c’est un peu comme ce cri muet que chacun a poussé un jour lorsqu’il s’est vu grandir.
Un théâtre pauvre, qui met l’acteur au centre : tel est le credo de la compagnie Mille-Feuille, qui cherche à nourrir l’imaginaire du spectateur, par les chemins démultipliés que procurent les ressources et le plaisir du jeu. Etre « passeurs », par cœur et par corps, de la poétique d’un texte, en se réinventant indéfiniment, par la scène, le rapport qu’entretient l’homme au langage sensible, verbal et invisible. Révéler, transmettre, raconter, transcender, par les