Dans Ubu sur la butte, Alfred Jarry reprend l’action d’Ubu roi sous une forme plus dense, déniant toute psychologie à ses personnages. Le décervelage qui règne dans la pièce a conduit les plasticiens à proposer un décor radical : un terrain d’aérobic.
Les combinaisons moulantes propres à cet univers, la lumière crue et la musique des salles de sport assimilent avec astuce la vaine dépense physique et l’acharnement à accéder au pouvoir.
Répéter des gestes, se soumettre à des concours pour gravir un podium ou gagner une médaille semble répondre à une pulsion du même type que celle qui mène le Père Ubu à multiplier les crimes pour s’assurer la puissance.
Les spectateurs, répartis autour de la scène comme autour d’un ring, assistent dans le détail à la montée en puissance d’une dictature qui, quoique grotesque, évoque avec frissons des travers répandus.
En partenariat avec le théâtre National de Marseille La Criée