Lorsque la guerre entra chez nous, j’avais 13 ans. Il faisait beau. Il faisait chaud. Dans notre quartier, lorsque les armes automatiques crépitèrent, notre mère nous couvrit de ses bras. Ce soir-là, ils me semblèrent immenses...
L’univers d’Abkarian, c’est d’abord une langue, rauque et imagée, bouillonnante comme un torrent de mots. C’est une atmosphère grave, voire tragique, où cependant l’on rit souvent, le lyrisme de la tragédie grecque qui se mêle à la comédie italienne et la fresque pagnolesque. C’est aussi la peinture d’une société patriarcale mais où les femmes sont des reines, des reines de théâtre, des reines ordinaires, des reines d’aujourd’hui.