Giselle, ballet historique, conte histoire de cette paysanne morte de chagrin en apprenant que celui qu'elle aime, Albrecht, est déjà promis. Créatures de la nuit, esprits des jeunes vierges mortes d'avoir trop dansé les Wilis condamnent alors le soupirant à danser à son tour jusqu'à la mort.
Librement inspirée de cette histoire, Olivia Granville se la réapproprie en une version moderne proposant à la fois une nouvelle approche du propos et de son esthétisme.
La chorégraphe propose une interrogation sur le thème d'une féminité schizophrène de Giselle plus tout à fait femme mais pas encore Wili. On ne parle plus là de « simple » dédoublement de personnalité ou de dualité mais bien de personnalités multiples, de fragments de femmes.
Comme les éclats d'un cristal qui diffracteraient la blanche et implacable lumière des wilis en une multitude de lueurs irisées, les danseuses, parfois ensembles, parfois tour à tour nous montrent les différentes facettes de cette folie.
D'abord méthodique et minimale, l'ambiance sonore seconde parfaitement le cheminement de ces pensées et de ces émotions dansées. Elles sont 6 : 6 Giselles, (Ci gisent-elles ?) dans cette œuvre qui laisse une grande place à l'expressivité de l'interprétation et c'est réussi c'est sûr : ces six giselles-ci sont si sincèrement inspirées !
Par Didier Philispart