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Le Grenier à Sons met définitivement la clé sous la porte

Depuis ce vendredi 15 octobre, l’équipe du Grenier à Sons a rendu les clefs de la salle à la municipalité. Désormais, c’est le théâtre de Cavaillon qui y organisera des concerts.

Publié par Pauline . le 18/10/2010 - Modifié le 19/10/10 10:04
Le Grenier à Sons met définitivement la clé sous la porte

C'est à contrecœur que le Grenier à sons de Cavaillon s'est vu contraint de mettre la clé sous la porte ce 15 octobre. L'association gérait ce lieu emblématique de l'avenue du Général de Gaulle depuis sa création en 1993. Elle y a programmé des centaines de concerts de « musiques actuelles » : du rock, de la pop, de la chanson, de jeunes groupes locaux mais aussi de belles découvertes: Anaïs, Dyonisos, Mickey 3D, Da Silva ou encore Tryo y sont passés et se sont ensuite révélées au grand public.

Début 2010, l'association apprenait de manière brutale la fin de sa mission. La stupéfaction a été d'autant plus grande que le Grenier à Sons avait été créé à l'époque avec la volonté de la Ville de Cavaillon et de la DRAC de créer un café-musiques au sein de la Maison des Jeunes et de la Culture dans le cadre du contrat de Ville-Etat-Région. Y il a quelques mois, se sentant déjà en danger, l'association avait fait savoir qu'il réorganisait son fonctionnement, pour être plus en phase avec les demandes municipales. Elle déplore aujourd'hui cette décision prise « au détriment du secteur associatif indépendant. (...) Sous prétexte d'économies, ce sont des vecteurs de citoyenneté, de démocratie, et de diversité nécessaires à la construction du vivre ensemble qui sont peu à peu supprimés. »

Du coté de la mairie, on explique que ce sont les difficultés financières de la commune qui poussent celle-ci à réduire de 20% le budget de ses subventions auprès des associations et du secteur associatif. Selon l'adjointe à la Culture, Mme Annie Stoyanov, « La ville était sous système d'alerte, nous ne pouvions plus soutenir financièrement deux scènes labellisées à Cavaillon. Nous avons pris la décision de nous poser, de réfléchir. Nous avons demandé à la DRAC de nous établir un audit. Nous souhaitions conforter notre offre, sans oublier les musiques actuelles ». Il en a résulté le choix de mettre fin aux activités de l'association pour transférer ses compétences à la scène nationale de Cavaillon, qui en plus de sa programmation en théâtre, danse et musique classique, programmerait désormais aussi les musiques actuelles. Les activités de formation musicale vont être reprises par le conservatoire municipal.

A partir de la rentrée 2011, la municipalité espère ainsi qu'au moins une dizaine de concerts de « musiques actuelles » pourront être programmées soit dans le théâtre, soit dans le Grenier à Sons, désormais tous deux gérés par la Scène Nationale.

Trois salariés sur les cinq de l'association devraient pouvoir être repris par la scène nationale, et il est prévu d'y embaucher dès 2011 une personne spécialement affectée à la programmation des musiques actuelles. L'association garde un maigre espoir avec la création du MAT, un projet de territoire associant également la Gare et l'Akwaba et « visant à coordonner, mutualiser et renforcer les actions de chacun ». Les institutions seraient prêtes à soutenir ce projet, même du côté de la mairie qui promet de leur allouer des locaux.

PV / JBF

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