chargement en cours

Festival Jazz des Cinq Continents, l’antre du jazz !

Le Parc Longchamp s'est transformé en palais enchanté ce samedi 24 juillet par la programmation judicieuse du guitariste Biréli Lagrène, le violoniste Didier Lockwood et le grand saxophoniste Maceo Parker.

Publié par Linda Mouffek le 04/06/2007 - Modifié le 30/06/11 17:54
Festival Jazz des Cinq Continents, l’antre du jazz !

Le festival Jazz des 5 continents a choisi de célébrer les cent ans de la naissance de Django Reinhardt par une première partie réunissant le guitariste de jazz manouche Biréli Lagrène et le violoniste que l’on ne présente plus, Didier Lockwood.
Le parc du Palais Longchamp s’est métamorphosé en énorme plage où chacun se laisse transporter par la musique allongé sur la pelouse. Et malheur à celles et ceux qui souhaiteraient se rapprocher de la scène en sautant ou en restant debout. Ici le concert s’écoute assis, c’est comme ça, parole d’habitué. Mais nous n’en sommes qu’à la première partie, la suite devrait s’annoncer plus mouvementée… Le violon de Didier Lockwood s’enflamme tandis que la guitare de Biréli Lagrène donne le ton. L’osmose et la complicité vibrent entre ces deux-là. Le violon tempête et semble devenir incontrôlable. Au contraire, il est plus que maîtrisé et se donne parfois des airs de guitare électrique. Le coup de génie qu’ils vont donner se manifestera à travers la reprise de "Isn’t she lovely" de Stevie Wonder. C’est à ce moment que le public mettra de côté les conventions et traditions pour se lever et acclamer les artistes. Il était temps, nous direz-vous… Didier Lockwood en aura scotché plus d’un ce soir avec son violon fou. Considéré comme l’héritier de Django Reinhardt, Biréli Lagrène n’a pas fini de faire éclore toute la magie de son style.

Le festival n’en est pas à son seul clin d’œil de la soirée. Pour faire revivre l’ouverture de sa 1ère édition en 2000 et fêter ses 10 ans, le festival Jazz des 5 continents invite Maceo Parker et son grand orchestre pour son final soul de 2010.
Saxophoniste hors-pair, Maceo Parker a brillé pendant plusieurs années au sein du groupe The JB’s aux côtés de James Brown. Artiste d’exception, Maceo Parker est un artiste témoin de l’âge d’or de la soul et du jazz. Quand il monte sur scène, tout le monde se lève. Plus question de rester assis ! Il est accompagné d’une tripotée de musiciens : trompettiste, tromboniste, bassiste, batteur, guitariste, claviériste… Il fera dès le début un hommage à Sly Stone, précurseur indéfinissable de soul psychédélique, en lui empruntant quelques paroles. A la fin du premier morceau et après en avoir pris plein les oreilles, ce sont nos yeux qui vont en prendre un coup : tous les musiciens s’arrêtent net en "tapant" la pose. Un moment magique qui a son effet sur le public et qui promet un beau concert. Concert qui affiche déjà complet depuis plusieurs semaines... C'est qu'il assure le bonhomme, toujours aussi en forme avec une joie débordante. Et ce, sans jamais ne prendre aucune ride (au sens propre comme au figuré). Quand il nous dit, en rendant hommage au God Father of Soul, : « Come on, like James Brown, we gonna have a funky good time », nous le croyons assurément. Plusieurs morceaux des JB’s vont être joués : "Pass the Peas", "Gimme some more"… Le saxophone de Maceo est le prolongement de son corps et le fluide qui passe à travers lui, la preuve irréfutable de son immense talent. En plus d’être génialement doué, Maceo Parker est humble et laisse une grande place aux musiciens qui l’accompagnent. Des solos de guitare, trombone, trompette et basse vont ainsi se succéder jusqu’au solo final du batteur. Il en profitera d’ailleurs pour chanter entre les morceaux. Pour introduire le solo du tromboniste, Maceo glissera un petit clin d’œil à son ami de toujours, le grand tromboniste Fred Wesley… Il est très proche du public et lui dira une bonne dizaine de fois : « Don’t forget that we love you ». « Nous aussi nous t’aimons Maceo », semble lui répondre le public de tous les côtés du parc. Après un chaud rappel à base de « Maceo, Maceo… », le grand saxophoniste revient avec une belle surprise : une reprise de « Georgia on my mind » de Ray Charles. Maceo va aller jusqu'à entrer dans la peau de Ray Charles en portant des lunettes de soleil et en imitant ses mimiques pour le plus grand amusement du public. Maceo a prouvé une fois de plus qu’il était un grand… illusioniste.


Reportage : Linda Mouffek
Photos : Bertrand Aldebert

 




 

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies.