C'est la jolie découverte du printemps 2010 : Lilly Wood And The Prick. Un duo parisien qui propose une musique fraîche et colorée. Des rythmes pop, folk voire electro et un premier album qui est sorti fin mai 2010. Découverte.
La genèse du groupe, tout est parti d’une rencontre impromptue dans un bar…
C’est ça, on avait tous les deux très envie de faire de la musique, mais on était un petit peu en mal de partenaire… C’était il y a quatre ans, un ami commun nous a présenté l’un à l’autre et ensuite ça a été super fluide. On s’est vu deux jours après pour écrire. Là on a tout de suite écrit trois morceaux, et on ne s’est jamais arrêté depuis. On s’est vraiment connu à travers la musique. Avant on ne se connaissait pas du tout.
Comment s’est fait le choix des pseudos ? Lilly pour vous et pour votre collègue, The prick, « petit con ou branleur », ce n’est pas très sympa…
Non, ce n’est pas du tout ça en fait. Ce ne sont pas des pseudos. C’est plutôt un bloc de nom qui représenterait le contraste qu’il y a dans notre univers musical. Lilly ce serait le coté folk, doux, et The Prick, plus les touches électroniques, les textes un peu sombres.
Dans une interview, Nili, vous expliquez que votre premier contact avec la musique a été avec des chansons d’Annie Girardot et de Lio… Vous revenez de loin !
Oui et non… J’ai toujours eu un goût prononcé pour la variété française des années 80. Pour moi, c’est quand même une période musicale où les gens assumaient beaucoup de choses. Nous c’est quelque chose auquel on tient, le fait de ne pas se mettre de barrières, de tout assumer : la simplicité, une façon de faire assez décomplexée… Après, c’est vrai qu’en grandissant, on efface un peu cette culture musicale et on va vers d’autres styles. Nous, en l’occurrence, on est assez éclectique. On aime beaucoup de choses, et on assume vachement cette carte de kitsch dans la musique que l’on fait.
Lilly Wood & The Prick - Down the drain
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Justement, entre deux chanson scomme Water Rain et Down the Drain, il y a vraiment de grandes différences. Vous allez dans de nombreuses contrées musicales : Pop, folk, soul, new wave, electro…
On essaye de mettre tout ce que l’on aime, tout en ayant quand même un fil conducteur, pour avoir une touche qui nous ressemble.
Comment vous passez d’un style à un autre ? Qu’est ce qui vous motive pour jouer dans un style plutôt qu’un autre ?
Cela se fait un peu à notre insu en fait. On écrit un morceau, puis ensuite on va en studio, et au fil de l’enregistrement, ça se profile tout seul. On ne calcule jamais rien, on ne prévoit jamais de l’arrangement d’un morceau. Ca vient tout seul et c’est une façon de travailler qui est assez ludique et détendue.
Comment cela se passe justement la création de vos chansons ? Comment se partagent les rôles ?
C’est vraiment 50/50. On compose au calme tous les deux, on se répartit les accords. Des fois je bosse un texte… C’est vraiment le fruit d’un travail commun, et après on va en studio avec Pierre Guimard qui nous produit, et puis tous les trois, on fait un brainstorming. Lui, c’est un très bon technicien, donc il sait souvent mettre des sons ou des choses plus concrètes sur les idées que l’on a.
Un « univers tendre et fantastique » comme le précise votre bio. Il y a beaucoup de poésie dans vos chansons… Comment se passe l’écriture des textes ?
C’est moi qui les écrit. C’est un peu autobiographique, c’est vraiment des choses que l’on ressent. Dans un premier album on a aussi un peu envie de vider son sac. Après, on essaye de le dire de façon assez marrante, ou si c’est des choses plus dures, de les mettre dans une chanson un peu plus légère. Tout est fait assez simplement, on ne se prend pas trop la tête.
Il y a comme une mode des groupes français en ce moment à faire de la musique pop folk en anglais. Chacun a ses différences, heureusement, mais on peut vous comparer facilement avec Cocoon. Qu’est-ce que Lilly Wood and the Prick a de plus? En quoi, vous n’êtes pas une simple mode…
De plus je n’en sais rien. En plus, ce n’est pas du tout notre genre de dire qu’on est mieux que les autres. Je pense que l’on a beaucoup de chance, et je ne sais pas si l’on mérite tout ce qui nous arrive. En tout cas, ce qui est sûr, c’est que ce n’est absolument pas la même chose. Nous on fait de la pop, Cocoon fait de la folk. Pour prendre ce groupe par exemple comme vous l’avez cité. Je pense que ce n’est pas du tout la même démarche, ni la même musique. Après, Cocoon, c’est un groupe que j’aime beaucoup et je ne me permettrai jamais de dire que l’on est mieux qu’eux !
Il y a d’autres types de musiques que vous souhaiteriez explorer ?
On ne se ferme vraiment aucune porte. On aime beaucoup le hip-hop et on va peut être essayer de faire quelque chose dans cette direction. Peut être sur un autre album. Pour l’instant, on se concentre surtout sur les concerts, et on va essayer de partager cet album là avec les gens, et puis on verra après.
L’album vient de sortir, et vous êtes en tournée. Comment se passe la rencontre avec le public ?
C’est intéressant. Depuis que l’album est sorti, c’est vrai qu’il y a des gens qui nous attendent. Alors ils peuvent être 10 ou 2000, mais c’est rigolo. Avant le public découvrait le groupe et là on commence à faire des dates où on est la tête d’affiche. C’est différent. Il y a une pression en plus et en même temps, c’est tellement agréable. C’est comme aller à un rendez-vous avec des potes. Les gens sont contents de nous voir, nous aussi.
La scène, cela vous permet d’offrir une nouvelle dimension à votre musique ?
Oui, complètement. Déjà dans le live, il y a un coté beaucoup plus rock dans les arrangements. C’est vraiment très différent, c’est une autre dimension. L’album a quelque chose d’atmosphérique, et sur scène, ça prend un coté plus bourrin. Ca bouge pas mal et je trouve que c’est intéressant de donner au gens différentes choses.
En concert cet été le 22 juillet aux Escales du Cargo et le 23 juillet aux aux Voix du Gaou
> Les Escales du Cargo
> Les Voix du Gaou
> http://www.myspace.com/lillywoodandtheprick
Propos recueillis par JB Fontana / juin 2010
