chargement en cours

Un véritable ''désastre environnemental'', avec la grève et les pluies des tonnes de déchets vont finir directement dans la mer

Avec la grève des éboueurs et les pluies, des centaines de tonnes de déchets se sont ou vont être déversés dans la mer.

Publié par Redac . le 05/10/2021
Grève des éboueurs à Marseille : Les fortes pluies poussent les déchets directement dans la mer

Certains parlent déjà de "catastrophe écologique". La grève des éboueurs et les tas de déchets disséminés partout en ville ont certainement joué un rôle dans les inondations.

Même si la fin de la grève des éboueurs a été annoncée le 1er octobre, la CGT elle n'avait pas dit son dernier mot et une partie de ses agents était toujours mobilisée et n'ont pas repris le travail. Malgré une reprise du travail de certains éboueurs durant le week-end, les déchets étaient encore très présents ce lundi dans les rues de la ville, la Métropole estimait qu'il faudrait une semaine pour revenir à une situation "normale". Et les pluies diluviennes n'ont rien arrangé, éparpillant les déchets dont certains ont fini à la mer.

Comme les habitants, Sophie Camard, maire des 1er et 7e arrondissements de Marseille a fait le triste constat ce mardi 5 octobre, des tonnes de détritus qui jonchent les trottoirs de la ville mais aussi les rues, bouchant les égouts et favorisant les inondations.

 

 

Lundi 4 octobre, la Métropole communique sur des moyens supplémentaires déployés pour ramasser le plus de déchets possibles...

Même si la Métropole a déployé lundi, en prévision des fortes pluies attendues, des moyens supplémentaires pour ramasser le plus de déchets possibles, des centaines de tonnes de déchets se sont directement déversées dans la mer à Marseille.

L'effort mené ce lundi 4 octobre pour ramasser le plus de déchets possible n'a pas été suffisant. Sophie Camard se dit émue, sur son compte twitter " Une catastrophe écologique, résultat d’une faillite humaine qu’on ne peut plus accepter !"

 

 



Triste contast ce mardi 5 octobre, une plage de Marseille recouverte de déchets, image prise par @hugolaramars

 

publicite

10 jours après le Congrès mondial de la nature, on parle de désastre écologique à Marseille

 Alors qu'il y a 10 jours se tenait à Marseille le Congrès Mondial de la nature, un désastre écologique s'abat sur la ville !

« J’ai vu passer hier 40 bouteilles de gaz, à la sortie de l’Huveaune on en a repêché 17. Où elles sont ? » ( Hervé Menchon).

"Je partage la révolte des marseillais, je suis en colère, car hier c'est un coup de poignard porté à une mer méditerranée déjà en souffrance et à une biodiversité en berne. On ne sait pas si on arrivera à sauver la biodiversité et la mer méditerranée. La propreté à Marseille a un impact sur l'avenir de nos enfants." confie Hervé Menchon adjoint au Maire de Marseille en charge de la biodiversité marine.

Quand on interroge l’élu sur les actions à mener pour nettoyer la mer, la réponse est claire. Il est impossible de faire revenir la nature à l’état dans lequel elle était avant une catastrophe. Il est impossible de repêcher tout ce qui part en mer. La mer ne vomit pas non plus tout ce qui tombe dans ses eaux.

Les élus estiment sur la base d’un calcul ( volume moyen quotidien jeté dans les poubelles, jours de grèves…) qu’il reste 3.000 tonnes de déchets dans Marseille. Sur ces 3.000 tonnes des centaines pourraient parvenir jusqu’à la mer.

« Sauf à faire des ramassages citoyens avec parfois des plongeurs, il n’y a aucun moyen de ramasser ce qui a été déversé dans la mer. »

Des actions limitées pour ne pas dire symboliques face au volume « balancé dans la flotte hier ». « On en enlève un peu mais c’est plus psychologique. »


« Un scandale écologique » aussi pour l’image de la ville


« Voilà un an que nous travaillons pour changer l’image de la ville, et je pense que nous avons un beau succès notamment avec le Congrès Mondial de la Nature. L’image est changée à la fois par la grève et par le paysage dévastateur. » (Christine Juste)


Marseille ville poubelle est un message souvent relayé sur les réseaux sociaux et même dans certains médias. C’est à la dimension touristique que pensent aussi les élus. Christine Juste citait notamment les JO 2024. Que penseraient les visiteurs en regardant les plages dévastées de la ville de Marseille ?

Mathieu Grapeloup, communicant dans une ONG de solidarité internationale et animateur de Marseille à la loupe s'insurge sur twitter : "Les intempéries à Marseille sont un désastre écologique. Les pluies diluviennes arrivent dans un contexte où la ville croule sous les poubelles en raison de la grève passée et les déchets sont éparpillés aux quatre coins de la ville et filent vers la mer. C’est catastrophique !"

Christophe Madrolle, Président Commission Biodiversité, mer et littoral, Parcs Naturels Régionaux se dit en colère " Que j ai mal pour ma ville et ma Mer #mediterranee j’ai la « rage au ventre »"

Le vent attendu fait craindre le pire

Un fort Mistral est attendu dès demain à Marseille ce qui ne ferait qu'empirer la situation !

L'association Mer Terre se confie à l'AFP et dénonce « une catastrophe ».

"Le mistral va maintenant pousser sur les plages ces déchets qui sont en train de descendre vers la mer, sous l’effet des pluies torrentielles qui agissent comme une chasse d’eau en lessivant les bassins versants. Demain, après-demain, ces déchets flottants vont être poussés par le vent d’Est, vers les plages du Frioul par exemple. "

Un appel pour venir ramasser les déchets sur les plages dès aujourd'hui est lancé :

Face à la catastrophe, l'association Mer Terre lance un appel aux citoyens :


''Il est indispensable de venir ramasser les déchets sur les plages mardi ou mercredi. Mais souvent, en dehors des périodes estivales, les nettoyages des plages ne sont pas prévus. Pourtant il faudrait agir avant que les déchets ne soient éparpillés dans la mer au premier coup de vent. »"

 « Un cri d’alarme pour une situation inacceptable » (Yannick Ohanessian)

Pour les élus marseillais le coupable de ce véritable « écocide » des mots d’Hervé Menchon, est clairement identifié. La Métropole a failli dans ses missions et est responsable de la centaine de tonnes de déchets qui va ou a été déversée dans la mer.


« Gouverner, c’est prévoir. On attendait de la présidente de la Métropole qu’elle puisse anticiper cette situation et donc débarrasser les 3.000 tonnes de déchets qui jonchent nos rues. » (Yannick Ohanessian)


Pour les élus marseillais, c’est une faute grave que doit assumer la Métropole et sa présidente Martine Vassal. L’accord aurait été trouvé vendredi avec les éboueurs, les pluies étaient prévues par Météo France dimanche soir. Entre ces deux moments, presque 48 heures qui auraient dû être employées au nettoyage des rues.

« Nous avons vu des images d’horreur. C’est une catastrophe naturelle, et environnementale.» (Yannick Ohanessian)


Réunis au Pharo ce mardi 5 octobre, Hervé Menchon, Christine Juste, Mathilde Chaboche, Pierre Benarroche, et Yannick Ohanessian pressent la Métropole d’agir sur le court, le moyen et le long termes.

Sur le court terme, l’urgence est au ramassage. Météo France prévoit du Mistral demain, et si les associations et citoyens se mobilisent pour nettoyer les plages, les tas de déchets qui jonchent toujours les rues risquent fort d’être portés vers la Méditerranée.

Sur le moyen terme, la ville souhaite récupérer la compétence de la gestion des déchets. « Il est inacceptable que la ville de Marseille pour la propreté et les déchets soit gérées par le maire de Chateauneuf les Martigues ou de Carry le Rouet. La deuxième ville de France se doit de récupérer ces compétences. » ( Christine Juste)

Sur le long terme enfin, la solution de changer la politique urbaine, ce tout béton qui ne laisse pas la nature s'exprimer. C'est un enjeu pour survivre aux changements climatiques prévisibles.


On en parle sur Frequence-sud.fr
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies.