C’est plus fort que moi, dès que je vois un arbre abattu ou qui a succombé à des intempéries, j’ai un un besoin fou, irrésistible de le reconstituer. De mettre à jour sa croissance en évidant l’intérieur du tronc fragmenté...
J’ai conçu l’exposition A Pied d’œuvre comme un cheminement, une déambulation où le regard devient art de voir à travers l’arbre devenu sculpture en lévitation. Des troncs évidés, à l’œuvre parmi les arbres implantés dans la nouvelle zone piétonne, quai Charles de Gaulle.
Six sculptures jalonnent le parcours. Je les ai installées dans une optique récréative. Une façon enjouée de laisser l’art prendre l’air et d’en profiter en passant, pour tenter de ventiler notre regard, lui donner de nouvelles ressources.
Les œuvres n’ont pas de nom, de titre générique. C’est la façon de les installer en appréhendant les spécificités du site, du contexte qui génèrent un titre temporaire. Installées ailleurs les mêmes œuvres auraient des titres tout à fait différent. A la métamorphose des lieux, des œuvres, correspond une métamorphose du regard et des mots.