En 2017, on découvrait le folk d’un jeune homme dont la première scène avait été le métro parisien. Refusant de jouer le jeu des télé-réalités, témoignant d’influences musicales rares pour qui veut faire de la musique populaire, Hugo Barriol s’impose avec Yellowcomme l’un des talents les plus inattendus de la scène française.
Enregistré à Londres avec le producteur Ian Grimble (Daughter, Mumford & Sons, Bear’s Den) au Church’s Studio, entre les hauts murs d’une église où la messe a toujours lieu le dimanche, Yellow voit le jour, chanson après chanson. De «Million Years», né d’une escapade dans la nature, à «Always», inspiré par le décès d’une amie voyageuse, et la fragilité de l’existence, les 12 morceaux se suivent dans une belle cohérence, cultivant le jardin folk et volontiers acoustique d’Hugo, qui souhaitait apporter «de la lumière, de la couleur, de la chaleur» à sa mélancolie. Le but est de livrer son vécu avec sincérité, mais sans perdre le potentiel fédérateur et vivace des rythmiques.
Telle la photographie argentique dont il admire le grain quasi palpable, les chansons d’Hugo Barriol nous transportent dans un univers proche du nôtre mais intemporel, d’un continent à un autre, du pavé parisien au sable californien. Très visuelles, elles répondent à l’exigence musicale des films de Terrence Malick ou de Damien Chazelle, où la contemplation prend toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, reflétant nos propres sentiments. Des sous-sols du métro aux mélodies célestes, il n’y a qu’un pas. Muni de sa guitare sèche et de ses textes à fleur de peau, Hugo Barriol le franchit aujourd’hui avec un talent qui laisse présager le meilleur.