Ces héros frappés d’innocence sont touchants, drôles, étranges. Face à un monde veule, cupide, violent, est-ce de la gentillesse ou de l’abdication, de la faiblesse ou de l’inconscience que d’espérer qu’il soit en même temps bienveillant, délicat, généreux ? La metteure en scène nous apprend à regarder le monde à travers les yeux de deux héros maladroits qui, dans l’univers feutré d’une famille bourgeoise, font exploser les règles de la bienséance et les relations sociales. Elle nous questionne dans ce spectacle insaisissable, au titre en forme de leurre, traversé d’histoires et de conversations. La gentillesse, loin des douceurs attendues, est une fable entre rêve éveillé et cauchemar.